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Zoubida Assoul donne des nouvelles d’El-Kadi Ihsane

Zoubida Assoul donne des nouvelles d’El-Kadi Ihsane

Zoubida Assoul est membre du collectif de défense du journaliste El-Kadi Ihsane, placé sous mandat de dépôt jeudi 29 décembre après près d’une semaine de garde à vue.

Dans un communiqué rendu public jeudi, le parquet près le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a expliqué que le directeur et fondateur de Radio M et Maghreb Émergent est poursuivi pour « des chefs d’inculpation liés à la réception de fonds et d’avantages d’organismes et de personnes de l’intérieur du pays et de l’étranger dans l’intention de commettre des actes susceptibles d’attenter à la sécurité et à la stabilité de l’État, à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, ainsi qu’à la sécurité et à l’ordre publics ».

El-Kadi Ihsane « considère qu’il n’a fait que son travail de journaliste »

Dans une déclaration à TSA ce lundi 2 janvier, Me Assoul affirme ne pas connaître davantage sur le dossier.

« Nous n’avons pas encore le dossier, donc nous ne savons pas encore ce qu’il y a comme charges contre lui. Ce qu’on connaît c’est les chefs d’inculpation qu’on lui a notifiés », dit-elle.

Zoubida Assoul fait partie d’un groupe d’avocats qui ont rendu visite à El-Kadi Ihsane pendant sa garde à vue. Ce lundi 2 janvier, elle est allée le voir à la prison d’El Harrach. Elle est le premier avocat à le faire.

« Aujourd’hui on a pris des permis de communiquer, donc je suis partie le voir ce matin à la prison d’El Harrach où il est en détention provisoire. Son moral est bon. Il considère qu’il n’a fait que son travail de journaliste », témoigne-t-elle.

« Sans qu’il ne le me dise, avec le harcèlement qu’il subissait, quelque part il s’attendait à son incarcération. Mais il reste égal à lui-même, pour lui, il n’a fait que son travail », ajoute l’avocate, par ailleurs présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP).

« Un recul significatif »

Mme Assoul déplore « une recrudescence des poursuites », comme justement  cette « arrestation brutale » d’El-Kadi Ihsane, mais aussi la mise sous scellés des locaux de l’agence Interface Médias, société éditrice des deux sites, Maghreb Émergent et Radio M.

« C’est quand même un recul significatif. Au-delà de la personnalité d’El-Kadi Ihsane, qui est un journaliste connu et reconnu et un militant pour les libertés et les droits de l’Homme dans le pays, il y va aussi de l’image de l’Algérie qui vient d’obtenir un poste au conseil des droits de l’Homme de l’ONU. C’est vraiment un recul, et carrément une étape franchie », juge-t-elle.

Pourtant, souligne Me Assoul, il y a eu pendant la rentrée judiciaire « des dénouements heureux pour certains détenus qui ont retrouvé la liberté après 17 ou 18 mois de détention provisoire ».

« Ces acquittements dans des affaires criminelles, ça veut dire que les dossiers ne tiennent pas la route et ce sont des décisions purement politiques qui n’ont rien de judiciaire », dénonce-t-elle.

« Ça démontre, analyse l’avocate, qu’il n’y a pas de cap, qu’il n’y a pas de volonté politique. Il y a une chose et son contraire, on souffle le chaud et le froid. Il y a une certaine frilosité quant à la liberté et au débat contradictoire. Depuis quelques années, on est privés de tout débat contradictoire sur toutes les questions qui intéressent la société et le devenir du pays, que ce soit sur le plan politique, économique ou social ».

« Quand il y a une recrudescence de la répression tous azimuts, ce n’est pas un signe de la force du pouvoir. Au contraire, c’est le signe d’une faiblesse. Aujourd’hui toute voix discordante n’est pas la bienvenue », déplore Zoubida Assoul.

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