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42e vendredi : dernier acte du hirak avant l’élection

42e vendredi : dernier acte du hirak avant l’élection

C’est un vendredi particulier que l’Algérie s’apprête à vivre ce 6 décembre. Le quarante-deuxième acte du hirak populaire sera aussi le dernier avant l’élection présidentielle prévue le 12 décembre.

Depuis l’annonce de la date du scrutin, il y a trois mois, le hirak s’est donné pour objectif de le faire échouer et d’imposer une véritable transition démocratique, telle que réclamée depuis la démission du président Bouteflika en avril. Les démonstrations de force de la rue, comme la marche historique du 1er novembre, et la détermination des manifestants à rejeter l’option électorale telle qu’elle se présente, ont néanmoins fait face à une autre obstination, celle du pouvoir à aller au bout de son projet.

Rien jusque-là n’a été en mesure de le convaincre qu’aller vers les urnes dans les conditions actuelles n’est peut-être pas ce qu’il y a de mieux à faire : ni le maintien de la mobilisation à des niveaux élevés ni la morosité de la campagne électorale qui ne s’est distinguée que par les actions ciblant les meetings des candidats.

Il est donc attendu que les Algériens sortent de nouveau en force, particulièrement en ce vendredi qui précède le vote pour exprimer une dernière fois leur rejet de l’élection.

D’autant plus que le scrutin, ce n’est pas dans une semaine, mais dès le lendemain de ce quarante-deuxième acte, c’est-à-dire samedi avec le début du vote de la communauté nationale à l’étranger. Cette première journée de l’opération électorale est éminemment importante, ne serait-ce que sur le plan de l’image. Durant tous les scrutins qu’a connus l’Algérie depuis l’avènement du pluralisme politique il y a trente ans, le vote des émigrés est perçu comme un baromètre de ce que va être la suite, notamment le taux général de participation. Or tout l’enjeu de l’élection du 12 décembre, et pour le pouvoir et pour le hirak, se résume au taux de participation, duquel se décidera dans une large mesure la suite du bras de fer en cours.

Ce vendredi, comme les précédents, devrait aussi être marqué par l’actualité de la semaine. Reporté une première fois lundi, le procès de plusieurs hautes responsables et hommes d’affaires se tient finalement depuis mercredi 4 décembre au tribunal de Sidi M’hamed et il est retransmis en direct sur les chaînes de télévision. Les images sont fortes. Les Algériens ont pu voir Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, deux anciens Premiers ministres, répondre docilement aux questions du juge. D’autres anciens ministres aussi ont été vus dans la même posture, ainsi que des hommes d’affaires impliqués dans le dossier des usines d’assemblage de véhicules et dans le financement occulte de la campagne pour le cinquième mandat de Bouteflika. Une première à tous points de vue.

Beaucoup ont souligné que ce procès était destiné aussi à ça : convaincre les Algériens du sérieux avec lequel est menée la lutte contre la corruption et que le pays se dirige véritablement vers le changement. La réponse se lira ce vendredi sur les pancartes des manifestants.

Ces derniers auront aussi un message à livrer au ministre de l’Intérieur qui, en milieu de semaine, a tenu des propos aussi surréalistes qu’inattendus. Même si, dans une tentative ultérieure d’éteindre la colère qu’il a suscitée, le ministre a précisé qu’il visait les adeptes de l’ingérence étrangère et non les manifestants du hirak, sur les réseaux sociaux, on ne décolère pas

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