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Abdelmalek Guenaizia, l’un des généraux « janvieristes », n’est plus

Abdelmalek Guenaizia, l’un des généraux « janvieristes », n’est plus

C’est l’un des généraux « janviéristes » comme on nomme les officiers supérieurs qui étaient en poste au moment de la démission forcée de Chadli en janvier 1992, suivie de l’interruption du processus électoral.

Abdelmalek Guenaïzia, décédé ce lundi à l’âge de 82 ans, était alors le chef d’état-major de l’armée. Il avait pris ces fonctions en 1990 en remplacement de Khaled Nezzar, promu ministre de la Défense, poste détenu par le président de la République depuis le coup d’État de 1965. Il avait la réputation d’un chef plutôt « transparent » comparé à d’autres membres du commandement.

À son poste de chef d’état-major, Abdelmalek Guenaïzia a vécu l’ascension du FIS qui ne cachait pas son intention de s’emparer du pouvoir par la force. En mai 1991, le parti d’Abassi Madani et Ali Belhadj lançait une « grève politique » destinée à faire annuler un découpage électoral mis en place par le gouvernement de Mouloud Hamrouche en vue des élections législatives prévues en juin.

Le FIS voulait des élections couplées avec la présidentielle en vue de prendre tout le pouvoir. C’est là que les Algériens ont découvert ses bataillons d' »afghans » défilant au pas de charge le front ceint d’un bandeau noir. La grève avait paralysé le pays. Dans la capitale, les militants du FIS avaient pris possession de la Place des Martyrs et de la Place du 1er mai, occupées 24 heures sur 24. Dans le Sahara, ils avaient tenté de bloquer les zones pétrolières.

Face au danger, Chadli avait décrété l’état de siège et chargé l’armée de rétablir l’ordre. Les élections furent annulées et renvoyées à décembre et Mouloud Hamrouche dut céder sa place à Sid-Ahmed Ghozali. Les principaux dirigeants du FIS furent arrêtés et ses militants les plus radicaux prirent déjà le maquis. L’état de siège sera levé en septembre.

En pleine campagne pré-électorale, l’armée dut intervenir pour venger la mort de ses huit soldats tués le 29 novembre dans l’attaque du poste frontalier de Guemmar.

Après l’interruption du processus électoral, l’état d’urgence est décrété par le président du Haut Comité d’État Mohamed Boudiaf. La guerre contre le terrorisme est lancée. L’armée doit repérer les islamises infiltrés dans ses rangs à la suite d’attaques conduite avec la complicité de militaires.

Juillet 1993, une patrouille de l’ANP est victime d’une embuscade dans les monts de Chréa qui a coûté la vie à près de 40 soldats. Des changements sont alors effectués dans sa hiérarchie. Liamine Zeroual est rappelé pour prendre en charge le ministère de la Défense et Mohamed Lamari, chef des Forces terrestres, remplace à la tête de l’état-major Abdelmalek Guenaïzia qui sera nommé plus tard ambassadeur en Suisse. Il y restera jusqu’en 2000. Cinq ans après, le président Bouteflika qui l’aurait rencontré quelques fois dans la confédération helvétique le nomme au poste de ministre Délégué auprès du ministre de la Défense qu’il occupera jusqu’en 2013. Son passage sera marqué par la mise en place en 2006 de la loi sur les personnels militaires.

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