Depuis son sacre olympique, au JO de Paris 2024 en août dernier, la gymnaste algérienne Kaylia Nemour enchaîne les exploits sous les couleurs de l’Algérie. Pour la championne olympique algérienne, représenter le pays de son père est une immense fierté.
Née d’une mère française et d’un père algérien, la championne olympique, Kaylia Nemour, a fait le choix de représenter l’Algérie en 2022 suite à une douloureuse séparation avec la Fédération française de gymnastique.
Être Algérienne, « c’est mon sang, mes racines, une transmission affective puissante »
Dans un entretien accordé ce dimanche 18 mai au journal Horizons, la jeune gymnaste de 18 ans est revenue en profondeur sur ce choix. D’emblée, elle affirme que le fait d’avoir défendu les couleurs de deux pays est « une richesse immense, une chance que je mesure chaque jour ».
Elle soutient avoir grandi dans un foyer où les cultures algérienne et française « cohabitaient naturellement, sans heurts, avec beaucoup d’amour et de respect », ce qui a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. « Cela m’a construite », dit-elle.
Pour elle, être Française, c’est sa langue, son école et sa jeunesse. Mais être Algérienne, « c’est mon sang, mes racines, une transmission affective puissante ». En résumé, elle assure que porter ces deux identités, algérienne et française, « c’est avoir deux cœurs qui battent dans la même poitrine ».
Sur le plan sportif, Kaylia Nemour ressent une fierté d’avoir pu bénéficier du soutien de deux pays et de deux publics. Les deux opérations aux deux genoux, qu’elle avait subies en 2021, une épreuve « lourde, complexe et longue », ont constitué un tournant majeur dans sa carrière.
Après son rétablissement, la Fédération française de gymnastique ne l’avait pas autorisée à reprendre la compétition, « sans raison explicite ». Pourtant, elle était prête. « J’avais travaillé dur pour revenir, et je me suis retrouvée face à un mur », regrette la championne olympique.
Représenter l’Algérie « est un acte de renaissance. Un choix de cœur et de dignité »
Mais de cette impasse qu’est née sa décision de représenter l’Algérie, « une décision fondatrice ». Pour Kaylia Nemour, représenter l’Algérie, le pays de son papa « est un acte de renaissance. Un choix de cœur, mais aussi de dignité. C’est une immense fierté ».
Le choix de porter les couleurs de l’Algérie n’est pas uniquement un choix sportif pour la jeune gymnaste. « C’est un acte d’amour, de reconnaissance », assure-t-elle. Depuis son sacre olympique aux JO de Paris 2024 où elle a décroché avec brio la médaille d’or après une prestation XXL aux barres asymétriques, elle multiplie les succès avec ces couleurs.
Et à chaque fois qu’elle monte sur le podium avec les couleurs de l’Algérie, elle pense à son père, à sa famille, mais aussi à tous ceux qui la soutiennent.
@kaylianemour 🤸♀️ #gymnastic ♬ MOVE FUNK REMIX – Ariel B
À son jeune âge, elle est déjà une source d’inspiration en Algérie, où elle a été accueillie avec « une chaleur incroyable ». Dès son arrivée dans ce pays, elle affirme avoir senti « un amour sincère, presque bouleversant. Les jeunes me parlent, m’écrivent, me remercient. Certains me voient comme un modèle, et cela me touche profondément ».
Kaylia Nemour qui a décidé de quitter son club formateur d’Avoine-Beaumont pour se focaliser sur la préparation aux JO de Los Angeles 2028, était la semaine passée en Algérie. Elle s’est entraînée dans la salle de gym du Telemly à Alger où elle a impressionné avec des mouvements harmonieux sur la poutre.
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