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Algérie : des patrons se « plaignent d’un comité qui leur inflige des amendes »

Algérie : des patrons se « plaignent d’un comité qui leur inflige des amendes »

La Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA) a publié jeudi soir une lettre adressée par sa présidente, Saida Neghza, au président de la République, dans laquelle elle dresse un tableau peu reluisant de la situation économique en Algérie.

L’organisation patronale parle d’un « marasme généralisé, d’un climat des affaires souffrant du manque de confiance et d’une surenchère presque généralisée des prix ». La liste des griefs de la CGEA est longue.

« Je reçois des doléances récurrentes de la part d’hommes d’affaires qui se plaignent de persécutions et de pressions diverses de la part des différents représentants de l’État », écrit dans sa lettre la présidente de la CGEA Saida Neghza.

L’organisation patronale poursuit en affirmant que des « hommes d’affaires se plaignent au sujet d’amendes infligées par un comité formé de cinq ministres, sans même avoir le droit d’accéder à leurs dossiers ».

« Ces amendes dépassent parfois pour certains le montant des actifs de leurs sociétés qu’ils ne pourront pas payer », ajoute la présidente de la Confédération des entrepreneurs algériens dans sa lettre au président Abdelmadjid Tebboune.

Saida Neghza estime qu’il « aurait été préférable d’étudier chaque dossier séparément et, si nécessaire, d’actionner la justice. Le droit de défense est garanti par la constitution à tout citoyen ».

La présidente de la Confédération générale des entrepreneurs algériens s’interroge ensuite sur les chances des hommes d’affaires convoqués par ce comité et dont tout le monde parle dans les milieux d’affaires en Algérie.

« Lorsqu’un homme d’affaires est convoqué devant un comité dont fait partie le ministre de la Justice, il se trouve désarmé et sans aucune protection, sinon à quel saint se vouer ? », se demande Saida Neghza.

La présidente de la Confédération des entrepreneurs algériens propose d’ « aborder ce dossier d’une manière rationnelle (…),  en obligation de lancement de projets d’investissements productifs dans leurs domaines d’activités respectifs… ».

Dans sa lettre au président Tebboune, Saida Neghza aborde un sujet jusque-là tabou qui concerne les hommes d’affaires algériens ayant fait des acquisitions immobilières à l’étranger.

Saida Neghza dresse un tableau noir de la situation économique en Algérie

« Nous devons prendre en compte les particularités du pays, y compris la non-convertibilité du dinar et le square (marché noir des devises, NDR)… Tout homme d’affaires qui a fait des profits aspire à posséder des biens en Algérie et à l’étranger (…), mais la loi algérienne ne le permet pas », ajoute Saida Neghza en s’adressant au président de la République.

La présidente de la Confédération générale des entrepreneurs algériens pose une autre question : « Alors comment traiter rationnellement cette question. Est-ce en mettant en faillite les opérateurs concernés, en vendant ou en fermant leurs usines et mettant au chômage des milliers de travailleurs (…) ? ».

Outre l’existence de ce comité, la présidente de la Confédération générale des entrepreneurs algériens demande au président Tebboune la mise en place d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur la « délivrance des licences d’importation et les quotas dont bénéficient certains et pas d’autres ».

« Actuellement, nous constatons des prix élevés et une rareté des produits en raison des restrictions d’Algex et d’autres autorisations exigées » par certains ministères, « dont nous ne savons pas comment ils procèdent et selon quels critères elles sont délivrées », dénonce Saida Neghza, qui réclame de la transparence dans la gestion des importations.

La présidente de la Confédération des entrepreneurs algériens se plaint aussi de l’absence de réponses aux doléances des hommes d’affaires qu’elle a elle-même envoyées à certains ministères.

Parmi les autres problèmes soulevés par Saida Neghza figurent la « peur des propriétaires de chambres froides d’aller en prison » et la fermeture des usines dont la situation « n’est pas régularisée »…

La présidente de la Confédération des entrepreneurs algériens propose enfin l’organisation d’une tripartite (Gouvernement – patronat – syndicats) pour discuter des problèmes économiques du pays.

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