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Algérie – France : de l’eau dans le gaz ?

Algérie – France : de l’eau dans le gaz ?

L’Algérie est l’un des pays les plus sollicités pour contribuer à la sécurité énergétique de l’Europe dont la France dans un contexte d’incertitudes liées à la situation en Ukraine, mais tout ne se passe pas comme le souhaitent les Européens.

Des contrats ont été envisagés ou signés avec des pays du sud de l’Europe, mais il semble que le gaz algérien ne coulera pas dans les proportions annoncées sur les marchés du Vieux continent, notamment en France, à en croire le média américain spécialisé, Oil Price.

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Le média souligne d’abord que les stocks européens de gaz sont à des niveaux très élevés, oscillant entre 91 et 100%, écartant pour le moment le spectre d’un hiver très difficile en Europe. Des difficultés pourraient néanmoins survenir lorsque l’Union européenne mettra à exécution, le 5 décembre, ses sanctions sur les produits énergétiques russes.

L’Algérie est le premier fournisseur nord-africain de l’Europe en gaz, une position renforcée par la nouvelle conjoncture internationale, avec la signature d’accords gaziers avec l’Italie et la Slovénie, l’engagement de négociations avec la France et la poursuite de la livraison d’importantes quantités à l’Espagne. Mais les choses ne semblent pas se passer tout à fait comme prévu.

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Citant la revue arabe spécialisée Attaqa, Oil Price indique que l’accord de long terme qui devait être signé entre le groupe algérien Sonatrach et le Français Engie est « remis en question » à cause de « querelles politiques ». Selon la même source, Alger aurait informé Paris que la signature de l’accord a été reportée.

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Lors de la visite du président Emmanuel Macron en Algérie en août dernier, des sources avaient indiqué que les livraisons de gaz algérien à la France allaient être doublées.

Dans le même temps, Engie avait annoncé des négociations avec Sonatrach sur des contrats de long terme. « Officiellement, Alger a reporté les négociations à 2023 », écrit la publication spécialisée, avançant comme motifs, les questions mémorielles et des visas.

Une « brouille » qui tombe mal

 « Pour la France, la poursuite de sa brouille avec l’Algérie tombe au mauvais moment », estime Oil Price, sachant la précarité des futurs approvisionnements de l’Europe. Néanmoins, à l’heure actuelle, Engie poursuit toujours ses pourparlers avec Sonatrach concernant des volumes supplémentaires de GNL et de pipeline, avec des divergences sur la durée du contrat et les prix.

Avec l’Espagne, la crise politique entre les deux pays a influé sur les livraisons de gaz algérien. Aucun volume supplémentaire réel n’a été reçu. L’Algérie fournit à ce pays 20% de sa consommation en gaz. Et si sa position est renforcée sur ce marché, c’est seulement parce que d’autres fournisseurs ont réduit leurs volumes, explique le journal.

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Le seul pays avec qui tout se passe comme prévu, c’est l’Italie. Un contrat a été signé en avril dernier pour l’augmentation des livraisons de 9 milliards de mètres cubes supplémentaires. Une partie est déjà arrivée et l’autre arrivera progressivement en 2024.

« L’optimisme de certains pays européens repose sur des attentes qui ne se matérialisent pas encore (…) L’Algérie pourrait ne pas apporter la stabilité dont les marchés du gaz de l’UE ont tant besoin et pourrait même ne pas s’en tenir aux niveaux d’approvisionnement normaux », résume Oil Price, pour qui il est devenu évident ces derniers mois que les promesses et les nouveaux contrats algériens « ne constituent pas une base solide pour un approvisionnement sûr ».

La même source avance un chiffre pour expliquer son scepticisme : au cours des neuf premiers mois de 2022, les exportations algériennes de gaz ont chuté de 12 % en glissement annuel, atteignant un niveau de seulement 36,2 milliards de m3.

Oil Price s’attend en outre à ce que l’Algérie, au vu de ses relations avec la Russie, soit beaucoup plus « récalcitrante » après la probable entrée en vigueur des sanctions européennes sur le pétrole russe. « L’augmentation de la pression politique intérieure et les incidents techniques ‘attendus’ sont des scénarios possibles », conclut la publication.

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