Les députés ne lâchent pas le gouvernement sur la question de l’augmentation de l’allocation touristique pour les Algériens voyageant à l’étranger. Interpellé à l’APN, la réponse du nouveau ministre des Finances est loin d’être tranchée.
Le montant alloué en Algérie est dérisoire. L’équivalent en devise étrangère de 15.000 dinars, soit plus ou moins 100 euros. Chaque Algérien résidant en Algérie en ouvre droit une fois par an. L’allocation est obtenue sur présentation d’un titre de voyage.
L’augmentation de l’allocation touristique est une vieille revendication en Algérie. Précisément depuis que la monnaie nationale s’est mise à perdre de sa valeur face aux principales devises étrangères.
Le taux de change actuel fait que l’équivalent en euro ou en dollar de 15.000 dinars suffisent à peine pour payer une nuitée d’hôtel ou prendre un taxi dans les grandes villes européennes.
Comparativement aux autres pays du Maghreb, l’allocation touristique en Algérie est la plus faible de la région. En Tunisie, elle est équivalente en monnaie locale à 1.600 euros (6.000 dinars tunisiens), tandis qu’elle se situe au Maroc à 4.500 euros (45.000 dirhams). En 2022, un nouveau régime a été mis en place dans ce pays prévoyant des cumuls pouvant atteindre 100.000 dirhams d’allocation touristique.
Au taux de change officiel actuel d’environ 145 dinars pour un euro, 15.000 dinars ne rapportent presque rien. Cette situation pénalise les Algériens qui voyagent pour du tourisme, des soins ou des études, et qui doivent se débrouiller comme ils peuvent pour couvrir leurs frais à l’étranger.
Le plus souvent, ils acquièrent des devises au marché noir au prix fort (1 euro pour plus de 220 dinars) ou sollicitent des connaissances à l’étranger.
Allocation touristique en Algérie : les députés reviennent à la charge
Devant l’inaction du gouvernement sur cette question, le ministre des Finances Laaziz Fayed a été interpellé par des députés de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Le ministre a laissé la porte ouverte à une augmentation, mais il ressort de ses propos que même en cas d’augmentation, l’allocation touristique en Algérie risque de ne pas égaler les montants alloués dans les autres pays du Maghreb.
Le ministre a invité les députés à faire le calcul de ce que ça coûtera de relever l’allocation à 1.000 euros, à raison de 10 millions d’Algériens qui voyagent chaque année. Dans ce cas de figure, les réserves de change du pays seront délestées chaque année de 10 milliards de dollars supplémentaires.
Cela dit, Fayed a indiqué que le dossier « est ouvert » et il est à l’étude au niveau d’une commission de la Banque d’Algérie.
En février dernier, des membres de la commission des finances et du budget de l’APN avaient saisi l’opportunité de la présentation du projet de loi sur la monnaie et le crédit pour interpeller le ministre des Finances de l’époque, Djamel Kassali.
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait promis à deux reprises de relever le montant de l’allocation touristique, afin de « préserver la dignité des Algériens ». D’abord en campagne électorale à l’automne 2019 puis en février 2020 dans une interview à la télévision russe RT.