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Algérie : toujours pas de date pour la rentrée scolaire

Algérie : toujours pas de date pour la rentrée scolaire

La date de la rentrée scolaire en Algérie n’est toujours pas fixée. À pareille période de l’année, les élèves auraient dû être sur les bancs des classes, ou du moins fixés sur la date de la reprise des cours. Sans raison apparente, le gouvernement tergiverse pour annoncer la date de la rentrée.

Les personnels administratifs ont repris le travail le 27 août, les enseignants le dimanche 3 septembre, mais les élèves et leurs parents sont toujours dans l’expectative.

Un scénario qui rappelle celui de l’année passée où les quelque 11 millions d’élèves scolarisés n’ont repris le chemin de l’école que le 21 septembre. La date de la rentrée avait été fixée trois semaines plus tôt, le 31 août, en Conseil des ministres.

Il a fallu l’intervention de la plus haute autorité du pays, le président de la République, pour donner la date de la rentrée des classes.

À la rentrée 2022, il fallait trancher sur le retour ou pas au système habituel de répartition des classes après la période de covid qui avait imposé la mise en place d’un système de groupes réduits.

Une telle décision devait avoir l’aval des autorités sanitaires et faire l’objet d’une coordination au niveau de l’Exécutif. C’était aussi l’année de l’introduction de l’enseignement de l’anglais pour la première fois dans le cycle primaire. La décision, annoncée en juillet par le chef de l’État, nécessitait des préparatifs pour sa mise en œuvre.

Sans toutes ces contraintes, l’Algérie fait pire cette année. On est le 4 septembre et élèves, parents et enseignants ne connaissent toujours pas la date de la reprise des cours.

Le secteur enregistre-t-il un retard dans les préparatifs logistiques et pédagogiques ? Serait-ce le projet de généralisation de l’enseignement de la langue anglaise qui fait trainer les choses ? Ou alors un manque d’enseignants, de cantines, voire de classes ? Ce retard est-il lié au recrutement tardif de 12.000 nouveaux enseignants d’anglais et d’éducation physique qui devraient suivre une formation de 10 jours à partir de ce jeudi 7 septembre ? L’argument sanitaire ne peut en tout cas pas être mis en avant, la pandémie faisant désormais partie du passé.

Rentrée scolaire en Algérie : pourquoi tant de tergiversation ?

Le ministère de l’Éducation ne dit rien et préfère communiquer sur d’autres questions, comme l’évaluation des acquis pendant la prochaine année scolaire, l’acquisition de tablettes électroniques au profit des élèves, la généralisation de l’anglais ou encore l’introduction de l’éducation routière dans tous les cycles de l’enseignement.

Ces questions sont peut-être importantes, mais fixer une date pour la rentrée l’est encore davantage.

Cette situation de flou est très préjudiciable à toutes les parties. Chaque semaine perdue aura son effet sur l’exécution dans les meilleures conditions et sans pression du programme de l’année scolaire. D’autant plus que des impondérables qui viendraient perturber l’année scolaire ne sont pas à exclure.

Pour les élèves et leurs parents, connaître à l’avance la date de la reprise leur permet de planifier le départ et le retour de vacances, de mieux profiter de celles-ci et d’effectuer les achats des fournitures.

C’est de surcroît à cette épineuse question que tout l’intérêt devait être porté en ce contexte de forte inflation. Comme quasiment tous les produits, le cartable et la trousse scolaires ne sont pas épargnés par la hausse des prix.

Sur les réseaux sociaux et dans les médias, les plaintes des parents qui ont entamé les achats sans attendre de connaître la date de la rentrée se multiplient. Unanimement, ils pointent la cherté des fournitures.

Le gouvernement avait tout l’été pour imaginer des solutions, comme la lutte contre la spéculation, l’encouragement de la production, l’ouverture de l’importation, la hausse de la prime de scolarité ou l’allègement du cartable. La date de la rentrée, elle, est en principe une banale formalité.

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