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Au Salon de l’agriculture Paris 2024, le stand Algérie attire la foule

Au Salon de l’agriculture Paris 2024, le stand Algérie attire la foule

Au Salon de l’agriculture de Paris qui a ouvert ses portes samedi 24 février, les producteurs algériens exposent de nombreux produits comme les dattes, l’huile d’olive, le safran…

Premier jour d’ouverture du Salon International de l’Agriculture, Portes de Versailles à Paris, samedi 24 février. L’entrée matinale du salon est retardée pour cause de visite mouvementée du président Emmanuel Macron suite à la colère des agriculteurs français. Dans un froid glacial, la foule attend sagement devant les portes. Lorsqu’elles s’ouvrent, c’est la ruée vers les halls d’exposition.

Hall 5.2 dédié à l’Agriculture du Monde, au froid de la rue succède la chaleur du lieu. Un stand antillais rapidement traversé, direction le pavillon Algérie et sa vingtaine d’exposants.

Un premier ensemble sous le sigle Chambre nationale d’agriculture (CNA) regroupe différents producteurs algériens de dattes, figues, safran. À proximité, la société Agrolog et notamment CATM qui expose clémentines, pommes et caisses de raisin sec.

La présence de la CNA à Paris signe le dynamisme des Chambres d’agriculture d’Algérie. Le slogan affiché sur ses prospectus indique son positionnement : « Champ de concertation et force de proposition auprès des pouvoirs publics ». Tout un programme.

Rencontré sur place, un des organisateurs du pavillon Algérie explique qu’une partie des stands est consacrée à la seule exposition de produits tandis qu’à l’approche du mois de Ramadan, d’autres sont regroupés et sont dédiés à la vente.

Salon de l’agriculture Paris 2024 : l’huile d’olive et les dattes d’Algérie attirent la foule

Une visiteuse ne semble pas avoir fait la distinction entre exposition et vente. Quatre clémentines dans les mains, comme au marché, elle fait ses emplettes au stand CATM, jusqu’à ce que le responsable du stand s’en aperçoive et se précipite : « Madame, ces produits ne sont pas à la vente. Revenez le dernier jour, nous nous ferons un plaisir de vous les offrir ».

À midi, les stands de dattes et d’huile d’olive attirent la grande foule. Des billets de dix et vingt euros changent de main. Le tout rythmé par les musiques traditionnelles des stands voisins : Maroc et Espagne. Les visiteurs applaudissent les danseuses de Flamenco.

Cette année, la Tunisie est absente, mais la Libye fait une timide apparition.

Fidèle à sa tradition, la marque algérienne Thala est présente avec ses bocaux de poivrons et tomates grillés au feu de bois. Une nouveauté : une confiture de clémentine.

Les stands des producteurs algériens d’huile d’olive se taillent la part du lion avec cette année une majorité de bouteilles en verre opaque et étiquettes avec code barre, ce qui tranche avec les éditions précédentes alors que certains exposants présentaient des contenants en plastique. Nombreux sont fiers d’afficher un certificat attestant que leur huile ou datte est bio.

Signe d’une volonté de toucher un public international, plusieurs produits algériens sont déclinés en langue anglaise. C’est le cas du safran avec la mention Saffron, de Novaprim qui affiche Fresh and Healthy Vegetables ou de l’huile d’olive de la marque Azemmour avec mentionné Extra Virgin Olive Oil sur ses prospectus. Sur le stand de cette dynamique entreprise, le patriarche est absent pour cause de participation à un salon équivalent qui se tient au Qatar, explique sa fille.

Dans ce microcosme des exposants, des échanges téléphoniques ne sont pas rares entre les équipes divisées entre Paris et Doha.

Au fil des stands, on découvre des producteurs de champignons ou d’huile et de graines de nigelle des établissements Naturel Nutri Bio dans un packaging moderne avec des sachets à fermeture thermo-soudée.

Le safran d’Algérie fait ses premiers pas à Paris. Un producteur de Ghardaïa présente avec fierté son « or rouge » dans de petits bocaux en verre. Une activité démarrée au Sud du pays grâce au concours de l’infatigable Abdellah Rouibi, producteur et vulgarisateur passionné à Lmasara (Batna).

Sous la marque Novaprim, le stand Tahraoui de Biskra expose toute une gamme de légumes allant des tomates cerise de différentes couleurs en passant par poivrons et piments.

Les établissements Tin Nour innovent avec des pâtes de figues sèches à l’huile d’olive et aux plantes aromatiques (Zaatar), et ses figues fourrées aux amandes ou aux noix.

Les produits alimentaires ne sont pas les seuls exposés. Le stand Mode et Tradition qui présente des paniers et des corbeilles confectionnés à partir des feuilles du palmier nain Doum remporte un franc succès. Sur le stand, Amel Lazri explique les différents modes de tissages entre les produits du Sud et de l’Ouest du pays.

Entre pavillons voisins, on s’observe. Parmi les nombreux stands du Maroc, l’un d’eux attire l’attention. Sur le présentoir, ce qui semble être, à première vue, des fruits d’argan sont en fait des amandes.

Des amandes qui proviennent des coopératives agricoles Ougrour-Ghassate (Ouarzazate). Interrogé sur l’intérêt de telles coopératives, notamment en Algérie, l’agriculteur qui tient le stand explique que c’est un gage de qualité contre les amandes amères.

Arrêt chez un producteur de dattes Mejhoul. La discussion s’engage sur le manque d’eau en agriculture et notamment au Maroc qui est confronté à de fréquentes sécheresses. Il rappelle un proverbe : « L’eau éteint le feu, mais l’eau ne peut allumer un feu ».

L’exposant reconnaît qu’ « exporter des fruits, c’est aussi exporter l’eau qui a permis de les produire ».

Retour côté algérien où les exposants semblent déterminés à conquérir le marché français. Certains annoncent qu’ils seront présents en octobre prochain au Salon international de l’alimentation (Sial) et en mai à la Foire de Paris.

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