search-form-close
Berceau du hirak, Kherrata veut imprimer un nouveau souffle à la contestation

Berceau du hirak, Kherrata veut imprimer un nouveau souffle à la contestation

Comme en février dernier, c’est au moment où personne ne l’attendait qu’elle a décidé de se projeter sous les feux de la rampe : la ville de Kherrata, à une cinquantaine de km à l’est de Bejaïa, a été de nouveau ce samedi le théâtre d’une grande manifestation populaire pour réclamer le départ du système et rejeter la tenue des élections dans les « conditions actuelles ».

Initiée par des jeunes animateurs locaux, dont beaucoup étaient à l’origine de la marche du 16 février dernier, cette manifestation a drainé la grande foule. Et comme dans toutes les autres manifestations, particulièrement celles des dernières semaines, les manifestants ont repris à leur comptes les slogans devenus classiques : « libération des détenus d’opinion », « non aux élections avec la bande », « État civil et non militaire », « application des articles 7 et 8 », « changement radical du système ».

Cette manifestation, qui intervient au lendemain d’imposantes manifestations à travers plusieurs wilayas du pays, charrie de nombreuses symboliques. D’abord, cette ville d’histoire, théâtre des événements du mai 1945, entend, selon toute vraisemblance, comme elle l’avait fait en février dernier, imprimer une nouvelle dynamique à la contestation populaire.

Faut-il rappeler que c’est à Kherrata que la première grande manifestation a eu lieu pour dénoncer l’annonce quelques jours plus tôt de la candidature de Bouteflika à un cinquième mandat avant que la contestation ne se propage à Khenchela, où les citoyens avaient arraché le portrait du président quelques jours plus tard pour ensuite provoquer une contagion dans tout le pays ?

Ensuite, cette manifestation se veut comme une autre balise pour les manifestations en dehors de la journée de vendredi. Depuis plusieurs semaines maintenant, c’est la première fois, en effet, qu’une manifestation est enregistrée un samedi.

Si l’on excepte les marches de mardi des étudiants, ni les manifestations des travailleurs, ni celles des avocats ou encore des juges n’ont résisté à l’usure du temps.

Enfin, la charge historique de la ville est perçue par les promoteurs de la manifestation comme un formidable catalyseur pour les manifestations comme on l’a souvent vu avec ces références chez les manifestants à tous les symboles du combat révolutionnaire. Ce n’est sans doute pas sans raison que beaucoup ont relayé sur les réseaux sociaux cette manifestation de Kherrata, la saluant et la présentant comme étant toujours à « l’avant-garde » du combat contre le régime et pour la démocratie.

| LIRE AUSSI : Kherrata : imposante marche ce samedi contre la présidentielle

  • Les derniers articles

close