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Blocage de l’UMA : Messahel propose une alternative

Blocage de l’UMA : Messahel propose une alternative

Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (UA), est à Alger, pour une visite de travail, deux jours après avoir rencontré à Addis Abeba, le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, en tournée en Afrique jusqu’au 13 mars.

Officiellement, le tchadien Moussa Faki Mahamat est venu à Alger préparer le sommet de Kigali, présenté comme important, prévu le 21 mars 2018. Ce sommet doit statuer sur les questions relatives « à l’intégration du continent ».

« Le dernier sommet de l’UA (fin janvier 2018) a pris des décisions importantes sur la zone de libre-échange continental. L’Algérie nous a assurés de sa présence à Kigali et de son soutien aux projets importants du continent », a déclaré le président de la commission de l’UA au sortir d’une audience avec le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel.

La décision de la création de la zone de libre-échange continental africaine (ZLEC) remonte au 25e Sommet de l’UA tenu à Johannesburg en Afrique du Sud en 2015. Les négociations autour de cette zone ont débuté en février 2016 et devaient aboutir en octobre 2017. L’idée, selon David Luke, coordonnateur du Centre africain pour la politique commerciale (CAPC), est de créer un marché unique de biens et services avec « la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires au commerce interafricain et davantage d’investissement en Afrique ». Alger souhaite l’accélération de la création de cette zone pour explorer le marché africain et appelle à l’instauration d’une union douanière africaine.

Libre circulation des personnes en Afrique, un projet

Début mars 2018, Lyes Ferroukhi, chef de cabinet du ministre du Commerce, a déclaré, à Alger, que la création de cette zone va faciliter le mouvement des exportations entre les pays africains. « La plus grande difficulté que vous allez rencontrer en Afrique est l’obstacle tarifaire qui peut être infranchissable. Dans certains pays africains, le taux des droits douaniers évolue, selon les jours, les saisons et l’origine des exportations. Cela complique les choses puisque nous n’avons pas de visibilité et nous ne pouvons pas calculer le prix à l’export », a-t-il constaté.

Réunion à Alger en avril prochain sur le financement du terrorisme

La situation au Mali et en Libye, le dossier du Sahara occidental et lutte contre le terrorisme et les crimes transfrontaliers figurent également à l’ordre du jour de la visite du président de la Commission de l’UA.

« L’Algérie a une expérience reconnue en matière de lutte contre le terrorisme. C’est pour cette raison que l’Union africaine a confié au président Bouteflika d’être le champion du continent sur la question du terrorisme. Nous avons abordé aussi les crises régionales comme celles du Mali et du Sahel », a-t-il appuyé.

Abdelkader Messahel a annoncé qu’Alger arbitrera, les 9 et 10 avril prochain, une réunion internationale sur les sources de financement du terrorisme. « Cette conférence de haut niveau est très importante dans le contexte actuel », a souligné le ministre des Affaires étrangères.

Moussa Faki Mahamat, qui est accompagné dans sa visite par le Commissaire de paix et de sécurité de l’UA, l’Algérien Ismail Chergui et du Haut représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel le Burundais Pierre Buyoya, a annoncé que l’Accord de paix d’Alger, signé en 2015 par les différentes factions du Nord Mali, continue à être soutenu par l’Union africaine.

« D’ailleurs le comité de suivi est présidé par l’Algérie. Nous avons fait le point (à Alger) de cette situation. Nous avons également abordé la situation dans le Soudan du Sud », a précisé Moussa Faki Mahamat.

Alger prêt à aller « aussi loin que possible » pour la relance de l’UMA

Le dossier de la migration clandestine, désormais mise dans le même « package » des phénomènes à combattre au niveau de l’Afrique et de la région arabe, a été également abordé par Messahel et Moussa Faki.

« La migration clandestine fait partie des soucis de nos États », a souligné M. Messahel qui a réitéré son appel pour la relance de l’UMA et la création d’une zone économique maghrébine. « Nous avons également parlé de l’UMA (Union du Maghreb arabe). Là aussi, nous avons réitéré notre disponibilité. Nous avons fait beaucoup pour que l’organisation au niveau de notre sous-région soit effective et réelle. L’Algérie est prête à aller aussi loin que possible dans cela. Nous avons même proposé une alternative pour prendre en charge la conjoncture actuelle par la création d’une communauté économique maghrébine », a relevé le chef de la diplomatie algérienne.

Dans un entretien diffusé par la chaîne russe RT le 20 février dernier, Messahel avait reproché au Maroc la responsabilité du blocage de l’UMA et proposé la création d’une communauté économique maghrébine.

 

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