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Brics : une seconde chance pour l’Algérie ?

Brics : une seconde chance pour l’Algérie ?

L’Algérie a échoué à intégrer les Brics. Au sommet de Johannesburg qui s’est tenu la semaine passée, la candidature algérienne n’a pas fait consensus.

Soutenue par la Russie, la Chine et l’Afrique du sud, elle n’a pas été validée par les deux membres du groupe, l’Inde et le Brésil.

En plus de l’opposition de ces deux pays pour des raisons géostratégiques, l’Algérie a été pénalisée par la nature et la faiblesse de son économie trop dépendante des hydrocarbures et dont le PIB ne dépasse pas les 200 milliards de dollars.

Longtemps victime de blocage, l’économie algérienne a été victime aussi de la prolifération de la grande corruption durant le règne du défunt président Abdelaziz Bouteflika (1999-2019).

L’économie algérienne fut longtemps otage de la lutte d’intérêts occultes, ce qui a conduit au blocage des investissements nationaux et étrangers, avec des conséquences lourdes sur le développement du pays.

En dépit des moyens financiers colossaux dont elle disposait durant les années 2000 grâce à la hausse des prix du pétrole, l’Algérie a dépensé plus de 1000 milliards de dollars, sans parvenir toutefois à moderniser son économie et à réduire sa forte dépendance aux hydrocarbures. C’est le plus grand échec d’Abdelaziz Bouteflika.

Après 2019, les autorités algériennes ont lancé une vaste campagne anti-corruption, et mis sur les rails des réformes économiques ambitieuses, tout en engageant une lutte contre les blocages dont se plaignent les investisseurs. Toutefois, ces réformes indispensables avancent lentement.

Les blocages à l’investissement persistent et la bureaucratie empêche le décollage économique du pays, malgré des potentialités énormes dans tous les domaines. Comme l’a montré, une nouvelle fois, le coup de gueule du ministre Industrie et de la Production pharmaceutique Ali Aoun jeudi à Mila où il a eu un échange houleux avec des responsables locaux sur les retards dans la délivrance des permis de construire aux investisseurs locaux. Le président de la République, lui-même, a mis en garde, à maintes reprises, ceux qui bloquent les projets d’investissement.

Brics : l’Algérie victime des retards de son économie

Dans ce contexte, l’échec de Johannesburg ne signifie pas la fin des ambitions de l’Algérie d’intégrer les Brics.

Dans sa première réaction après le rejet de sa première candidature, l’Algérie n’a pas renoncé définitivement à adhérer à ce groupe qui a validé les candidatures de six pays sur une quarantaine.

Il s’agit de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de l’Égypte, de l’Éthiopie, de l’Iran et de l’Argentine. Ces nouveaux membres intégreront les Brics à partir du 1er janvier prochain et le prochain sommet est prévu à Kazan en Russie à l’été 2024.

L’Algérie « a pris acte de la décision annoncée par les dirigeants du Brics, invitant six nouveaux pays à rejoindre le groupe en tant que première étape, avec la perspective d’ouvrir la voie à d’autres pays dans un avenir proche« , a déclaré le ministre des Finances Laâziz Faid.

Il a réaffirmé la disponibilité de l’Algérie à coopérer avec les pays des Brics pour « établir un partenariat solide et permanent, conformément à une vision complémentaire qui consolide la coopération Sud-Sud« .

Jeudi, le ministre des Finances de l’Afrique du sud, Enoch Godongwana, a dit que l’Algérie ferait « probablement partie » du prochain groupe de pays à rejoindre les Brics. Le ministre sud-africain dont le pays a soutenu la candidature algérienne s’est montré optimiste sur la capacité de l’Algérie à rejoindre le groupe des cinq.

« Je peux vous assurer que l’Algérie entrera dans les Brics, elle y parviendra », a-t-il dit, en soulignant que le choix des candidatures des six pays admis n’a pas été facile. « Il y a eu des débats [et] des décisions difficiles », a-t-il dit.

L’Algérie aura une année supplémentaire pour préparer sa deuxième tentative d’intégrer les Brics. Pour éviter un autre échec, le gouvernement doit accélérer les réformes économiques et la modernisation de l’administration.

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