search-form-close
« C’est très dur de priver quelqu’un de rentrer dans son pays »

« C’est très dur de priver quelqu’un de rentrer dans son pays »

Le désormais ex-député de l’émigration Noureddine Belmeddah se dit surpris par la suspension des vols de rapatriement du 1er au 31 mars décidée par l’Algérie, après l’arrivée sur son territoire du variant britannique du Covid-19.

Des Algériens, dont des enfants, sont bloqués depuis plusieurs jours à l’aéroport de Roissy Charles-De-Gaulle à Paris après la suspension des vols de rapatriement. Dans quelle situation se trouvent-ils aujourd’hui ?

Ils se trouvent toujours dans la zone de transit de l’aéroport. Parmi eux se trouvent 27 ressortissants algériens résidant en Grande-Bretagne. Ils ont été rejoints par quelques autres venus d’autres pays notamment de Turquie.

Ils ont reçu la visite du consul d’Algérie à Créteil et aussi du représentant d’Air Algérie en France qui leur a promis de prendre en charge les frais de leur retour en Grande-Bretagne…Y a-t-il eu du nouveau depuis ?

Personnellement, je ne leur ai pas parlé (les voyageurs algériens, ndlr) mais de ce que je sais, nos compatriotes ont insisté pour qu’ils rentrent en Algérie.

Ce qu’il y a lieu de signaler c’est que ces personnes ont dépassé les 15 jours (période d’incubation du virus, ndlr). Il apparait donc clairement qu’ils ne portent pas le variant britannique du Covid-19 d’autant qu’ils ont déjà passé leurs tests PCR qui ont prouvé qu’ils ne sont pas malades du Covid.

Le prétexte qui consiste à dire qu’ils ne doivent pas rentrer au risque de constituer un danger sur la santé publique en Algérie, tombe de facto.

Ils sont à leur 15e jour et aucun d’eux n’a été contaminé par la souche anglaise du Covid.

Des Algériens de la diaspora se sont solidarisés avec eux en leur apportant à manger, et certains ont proposé de leur payer les frais d’hôtels. Mais pour ces Algériens du Royaume-Uni ce n’est pas une question d’hôtels ou autre, leur souhait c’est de rentrer au pays.

Que proposez-vous dans ce cas ?       

Ma proposition est que les frontières doivent être ouvertes à notre communauté et qu’on leur applique les mesures sanitaires qu’il faut. Mon avis a toujours été que les frontières restent fermées aux étrangers, mais on ne doit pas les fermer aux nôtres.

Comment avez-vous perçu la décision de l’Algérie de suspendre les rapatriements pendant un mois ?  

Au moment où nous espérions une libération des vols, nous sommes surpris par cette mesure sachant qu’il y a des cas urgents. Je persiste à dire que je suis pour une fermeture pendant toute l’année aux étrangers.

Nos compatriotes se disent prêts à prendre en charge eux-mêmes leurs frais de rapatriement, de tests PCR et de confinement. C’est très dur de priver quelqu’un de rentrer dans son pays.

Ces compatriotes bloqués à l’aéroport CDG sont résidents en Grande-Bretagne. Y a-t-il un motif urgent qui pourrait expliquer leur envie de rentrer au pays, sachant que du côté des autorités sanitaires on brandit la menace sanitaire du variant britannique pour justifier la suspension des vols ?

Chacun d’eux a sa raison de vouloir rentrer au pays. Nous avons une diaspora qui se compte en millions, tous ne comptent pas revenir. Si une personne entreprend une démarche pour rentrer c’est qu’elle a une raison qui y a présidé.

Une raison urgente sinon elle aurait attendu une autre occasion. Dire que c’est pour des raisons de villégiatures ou autre, ce n’est pas vrai : notre communauté est compréhensive et elle l’a prouvé durant les vacances de l’an passé en s’en tenant aux décisions de confinement.

Malgré leur désapprobation de la décision de fermeture des frontières (au début de la pandémie en Algérie, ndlr), nos concitoyens ont pris leur mal en patience en attendant que la situation se stabilise.

Pensez-vous qu’après le 31 mars, la situation connaisse un dénouement heureux pour ces Algériens coincés à l’étranger, ou redoutez-vous un prolongement de la mesure ?

« Il n’y a aucune communication officielle qui dit qu’on ferme pendant le mois de mars et qu’on rouvre en avril, par exemple. J’espère que les vols de rapatriement reprendront en avril »

  • Les derniers articles

close