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Classe politique : la bipolarisation se précise

Classe politique : la bipolarisation se précise

Au moment où l’objectif déclaré et du pouvoir et de l’opposition est d’arriver à un consensus le plus large possible pour une sortie de crise rapide et à moindre coût, la démarcation se fait de plus en plus nette entre les principales factions de la classe politique.

On est désormais devant une sorte de bipolarisation de la scène politique avec d’un côté, les adeptes d’une période de transition au cours de laquelle seront menées les réformes, et de l’autre, ceux de l’élection d’un président qui apportera les changements qu’il jugera nécessaires dans le fonctionnement de l’Etat. Cette dernière option est aussi celle du pouvoir.

Les partis signataires du pacte de l’Alternative démocratique ont dévoilé ce dimanche 21 juillet leur vision et, sans surprise, ils insistent sur la transition. Pour eux, « une transition démocratique à travers un processus constituant souverain » constitue « la seule perspective possible pour donner la parole au peuple afin qu’il puisse choisir démocratiquement la forme et le contenu des institutions qu’il souhaite mettre en place et rejettent toutes tentatives d’imposer une élection présidentielle qui vise à sauver le régime en place ».

« C’est la condition pour garantir les libertés fondamentales, une justice indépendante, l’égalité en droits entre les hommes et les femmes, les droits socio-économiques et consacrer l’alternance démocratique à tous les niveaux. La période de transition est ainsi le temps nécessaire pour mettre en place cet environnement institutionnel sans lequel toute idée de rupture avec le système usurpateur sera vaine », détaillent-ils.

Les mesures d’apaisement, seul point de convergence

Les sept partis ainsi que les personnalités non partisanes qui les ont rejoints insistent donc sur le rejet de la présidentielle « dans des délais raisonnables » telle que voulue par le pouvoir et acceptée par une partie de la classe politique.

Les partis des Forces du changement et les organisations de la société civile regroupées dans le Forum civil pour le changement (FCC) ont affiché leur disposition à répondre favorablement à la dernière proposition émise par le pouvoir le 3 juillet, à savoir mener un dialogue sous l’égide de personnalités indépendantes, sans aucune interférence de l’Etat ou de l’armée, mais avec comme seul point de discussion le processus électoral. Le FFC est même passé aux choses sérieuses en proposant une liste de treize personnalités pour mener la médiation et le dialogue, dont la plupart ont confirmé leur disponibilité à accepter une telle mission, comme l’avocat Mustapha Bouchachi, la constitutionnaliste Fatiha Benabou ou encore l’ancien président de l’APN Karim Younès.

Tous ont cependant conditionné leur participation par l’annonce de mesures d’apaisement immédiates comme la libération des détenus et la libération des champs médiatique et politique. Soit à peu près les mêmes conditions contenue dans la déclaration qui a sanctionné les travaux du Forum du dialogue organisé le 6 juillet par les Forces du changement et dans celle faite ce dimanche par les partis de l’Alternative démocratique.

« Nous signataires du pacte pour l’alternative démocratique réaffirmons qu’aucune initiative politique de quelque nature qu’elle soit et aucun dialogue politique ne sont viables sans la satisfaction des exigences suivantes : la libération des détenus politiques et d’opinion, l’ouverture des champs politique et médiatique, l’arrêt immédiat du dispositif répressif et de l’instrumentalisation de la justice, le départ du régime et de ses symboles », écrivent-ils.

C’est quasiment toute la classe politique qui reste cohérente dans son discours et se rejoint sur ces préalables à satisfaire avant l’entame de tout processus de discussion et surtout sur la nécessité de maintenir la dynamique du hirak.

L’incohérence est du côté de l’attitude du pouvoir qui s’entête dans son refus à entamer le processus d’ouverture, prenant le risque, au mieux, de discréditer ceux qui se sont résigné à accepter sa démarche, au pire de tuer dans l’œuf le projet de dialogue national qu’il a lui-même initié.

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