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Comment quatre Algériens ont maîtrisé l’auteur de la dernière attaque au couteau à Paris

Comment quatre Algériens ont maîtrisé l’auteur de la dernière attaque au couteau à Paris

Armé d’un couteau, un homme d’origine afghane a agressé dimanche soir des passants dans le 19e Arrondissements de Paris. Bilan : sept blessés dont quatre en état d’urgence absolue. Mais le bilan aurait pu être beaucoup lourd sans l’intervention de quatre Algériens, présents sur les lieux lors du drame, révèle ce lundi Le Point.

Smaïn Brida, 46 ans, sans papier résident en France et père d’une fille de 15 mois est l’un des quatre Algériens qui ont pris l’initiative d’intervenir pour arrêter la course meurtrière du forcené décrit par la presse comme étant un déséquilibré armé d’un couteau.

 « Je me trouvais à une terrasse de café près d’un des cinémas MK2, j’étais en train de boire un verre et de regarder le match France-Pays-Bas. J’ai vu un homme, entre 35 et 40 ans, de petite taille, dans les 1,68 m, passer devant moi. Mais je ne lui ai pas prêté attention plus que ça. Ce n’est qu’après l’avoir neutralisé que je me suis souvenu l’avoir vu passer devant moi.

Le match venait de se terminer quand j’ai entendu deux jeunes filles hurler : Il y a un mec avec un couteau ! Il y a un mec avec un couteau ! Comme elles couraient vers moi, j’ai pris une chose dans les mains. J’ai vu un homme à environ une soixantaine de mètres, j’attendais qu’il passe devant moi pour le désarmer, mais il n’est jamais venu. Après, le patron a fait entrer les clients dans son bar puis il a fermé. Moi, je suis resté dehors avec un Égyptien et on est partis en courant dans sa direction. J’étais en claquettes et en short, mais j’ai dû faire demi-tour, car j’avais oublié mon portable dans le bar. Quand je suis revenu vers lui, il se trouvait à dix mètres de moi, il avait son couteau dans sa main gauche et rien d’autre comme arme. Il venait d’agresser les deux touristes anglais », a raconté Smaïn au journal français.

Intervenant aux côtés de trois autres Algériens armés de boules de pétanque, Smaïn Brida est parvenu à donner à l’agresseur un coup avec un bout de bois qui a contribué à l’assommer, avant de le maîtriser. « J’ai alors saisi sa main et je lui ai arraché son couteau. Après, j’ai passé mon bras autour de son cou pour le maintenir contre moi et l’étrangler. Là, il a perdu connaissance pendant quelques secondes. Il ne bougeait plus. J’ai cru que je l’avais tué », relate Smaïn.

Une fois la police arrivée sur place, alors qu’il tenait encore l’assaillant serré contre lui pour le maintenir sous contrôle, le héros algérien a été pris pour le dangereux forcené et allait se faire menotter, sans l’intervention d’un des témoins qui prévient le policier : « Non, c’est pas lui, c’est l’autre ! ».

Smaïn Brida, sans papier et dont le père a « combattu pour la France », selon Le Point, refuse qu’on l’appelle héros. « Non, je ne pense pas être un héros. Ce que j’ai fait, tout le monde peut le faire. Je me suis dit qu’il fallait le stopper, sinon il allait continuer à s’en prendre à des gens. Je voulais absolument le désarmer. Grâce à Dieu, j’ai fait ce qu’il fallait faire », a-t-il expliqué au journal français.

Quant à son avocat, Me Karim Morand-Lahouazi, l’acte de Smaïn Brida est un « geste de courage et d’humanité élémentaire » qu’il a fait « au péril de sa vie ».

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