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Coronavirus : le point sur les traitements en cours de développement

Coronavirus : le point sur les traitements en cours de développement

Les laboratoires pharmaceutiques s’activent à travers le monde afin de développer et mettre sur le marché dans les prochains mois des traitements contre le coronavirus (Covid-19), ayant contaminé près de 200 000 personnes et fait près de 8000 morts à travers le monde, rapportent plusieurs médias.

Le ministère chinois de la Science et de la Technologie a affirmé ce mardi que des essais cliniques sur favipiravir – le principe actif du médicament antigrippal Avigan de Fujifilm – avaient donné de « très bons résultats » pour traiter le Covid-19, rapporte Zonebourse. Ces résultats proviennent d’une étude clinique sur 80 patients menée par un hôpital à Shenzhen, au sud de la Chine, et d’une autre étude sur 120 patients conduite par un hôpital à Wuhan, foyer d’origine de l’épidémie du coronavirus.

Selon les autorités chinoises, ces deux études ont démontré que le favipiravir réduisait le temps de guérison des patients. Davantage connu du grand public pour ses produits de bureautique et de photographie, Fujifilm est également un important fabricant mondial de systèmes médicaux et il est aussi présent dans le secteur pharmaceutique. L’annonce du ministère chinois de la Science et de la Technologie a fait décoller les cours de Fujifilm à la bourse de Tokyo, grimpant de 15,42% dès l’ouverture de la séance, son maximum journalier autorisé.

En France, le laboratoire Sanofi s’est dit prêt à offrir aux autorités françaises des millions de doses de l’antipaludique Plaquenil, pouvant traiter potentiellement 300.000 malades, après des essais jugés « prometteurs » auprès de patients atteints du Covid-19, rapporte 20minutes. Les résultats concernent une étude menée par l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille sur 24 patients atteints du coronavirus, six jours après le début de la prise de Plaquenil (hydroxychloroquine), le virus avait disparu chez trois quarts-des personnes traitées.

Plusieurs experts ont néanmoins appelé à la prudence en l’absence d’études plus poussées et en raison des effets indésirables qui peuvent être graves, notamment en cas de surdosage.

« J’ai pris connaissance des résultats et j’ai donné l’autorisation pour qu’un essai plus vaste par d’autres équipes puisse être lancé dans les plus brefs délais sur un plus grand nombre de patients », a déclaré dans ce cadre le ministre français de la Santé, Olivier Véran. « Il est absolument fondamental d’asseoir toute décision de politique publique en santé sur des données scientifiques validées, et les processus de validation, on ne peut pas négocier avec », a-t-il cependant souligné.

Le laboratoire américain Regeneron, connu pour être l’allié de Sanofi dans plusieurs développements (dont le Français détient d’ailleurs 21,5%) a annoncé avoir identifié des centaines d’anticorps susceptibles de contribuer au traitement des patients contaminés par le coronavirus. Les deux anticorps les plus prometteurs seront sélectionnés pour développer un traitement combiné, avec possibilité de production à grande échelle d’ici mi-avril. En parallèle, Regeneron et Sanofi testent leur traitement de la polyarthrite rhumatoïde Kevzara sur des patients souffrant de Covid-19.

De tous les médicaments en lice pour combattre le Covid-19, le remdesivir du laboratoire américain Gilead pourrait être le premier à arriver sur le marché, dans les prochains mois, rapporte le journal l’Express.

L’antiviral a été développé contre d’autres virus comme Ebola (sans être efficace) et n’a encore été approuvé nulle part. Le remdesivir a néanmoins été prometteur dans le traitement de patients atteints du coronavirus en Chine, selon des médecins, et a été utilisé pour aider à soigner deux patients aux Etats-Unis et en France.

« Il n’y a pour l’instant qu’un seul médicament dont nous pensons qu’il pourrait avoir une réelle efficacité. Et c’est le remdesivir », a indiqué lors d’une conférence de presse Bruce Aylward, un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Lorsque les virus se répliquent, ils le font « rapidement et un peu négligemment », selon le virologue Benjamin Neuman. Le remdesivir pourrait être incorporé dans le virus lors d’une de ces réplications. L’antiviral ajouterait notamment au virus des mutations non désirées qui pourraient le détruire.

En Suisse, le laboratoire Relief Therapeutics veut lancer très rapidement une étude clinique de phase II avec son Aviptadil dans le traitement du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) chez les patients atteints par le coronavirus Covid-19, rapporte Zonebourse qui précise qu’Israël s’est associé à la société pour appuyer le développement.

L’Aviptadil dispose déjà d’une autorisation de mise sur le marché en Europe pour les dysfonctionnements érectiles, mais bénéficie aussi du statut de médicament orphelin pour le traitement des lésions pulmonaires graves et la sarcoïdose.

En Espagne, le laboratoire Pharma Mar a annoncé que les travaux du centre espagnol de biotechnologie (Centro Nacional de Biotecnologia) du CSIC ont montré que l’Aplidin a un effet positif sur la multiplication et la propagation du virus HCoV-229E, qui a un profil assez proche du COVID-19, rapporte la même source.

Le laboratoire est en contact avec les autorités réglementaires pour envisager de tester le médicament sur des patients atteints du coronavirus, l’Aplidin étant déjà commercialisé dans certains pays dans le traitement de certains cancers du sang.

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