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Crise au Golfe : les journalistes algériens au Qatar se positionnent

Crise au Golfe : les journalistes algériens au Qatar se positionnent

Sidali / New Press
Hafid Derradj, commentateur et journaliste au réseau qatari BeIN Sports

Les journalistes algériens travaillant pour la chaîne d’information continue Al Jazeera et pour le réseau BeIN Sports basés à Doha ne sont pas restés indifférents à la grave crise politique et diplomatique entre le Qatar, ses voisins du Golfe et l’Égypte.

Khadidja Benganna, l’une des stars de la chaîne Al Jazeera, a réagi depuis le début de la crise notamment via son compte Twitter. Elle a accusé « les pays du blocus » (Arabie saoudite, Égypte, Bahreïn et Émirats arabes unis) de servir les intérêts d’Israël en encerclant le Qatar. Elle a cité en exemple un article de The Jerusalem Post d’après lequel Riyad serait prêt à ouvrir une ambassade à Tel Aviv si Netanyahu acceptait l’initiative de paix arabe (une initiative saoudienne à l’origine).

Khadidja Benganna a estimé que l’objectif réel du bras de fer actuel est de « détruire l’Arabie saoudite et le Qatar » en même temps. « Imaginez que l’Allemagne demande à la France de fermer une de ses chaînes de télévision, d’arrêter d’accorder la nationalité à certaines personnes et de baisser sa représentation diplomatique en Belgique », a-t-elle tweeté pour faire le parallèle avec la situation dans le Golfe.

Pour illustrer son propos, elle a repris un journal égyptien qui a annoncé que Le Caire envisage d’installer une base militaire au Bahreïn pour « protéger les pays du Golfe des intérêts turcs et iraniens ». La Turquie a décidé dernièrement d’installer des troupes au Qatar.

La réplique de Hafid Derradji

Hafid Derradj, commentateur et journaliste au réseau qatari BeIN Sports, a notamment répondu au prédicateur émirati Wassim Yussef. « La politique de Qatar a fait que le peuple qatari est détesté par tout le monde comme l’Égypte, la Libye et l’Algérie », a écrit Wassim Yussef, qui est d’origine jordanienne, sur son compte Twitter.

« Tu n’as même pas le droit de parler au nom de ton pays d’origine, comment peux-tu parler au nom du peuple algérien ? Les Algériens savent faire la différence entre les hommes et ceux qui leur ressemblent », a répliqué Hafid Derradji.

Sur sa page Facebook, qui compte plus de 5 millions de fans, le journaliste sportif a publié une vidéo de deux présentateurs de télévision égyptiens appelant ouvertement à cibler le Qatar, « peuple et État », par des opérations de type terroriste. « Existe-t-il dans ce monde un homme de média qui se respecte et qui appelle à l’exécution d’attaques terroristes dans un autre pays ? », s’est interrogé Hafid Derradji.

« La presse n’est pas un crime »

Wassila Oulmi, autre présentatrice vedette d’Al Jazeera, suit de très près, sur son compte Twitter, l’évolution de la crise. « Al Jazeera a toujours été la chaîne qui défend l’opinion et l’autre opinion. C’est simple, c’est la chaîne des peuples », a-t-elle écrit en répondant aux appels lancés officiellement par Riyad et Abu Dhabi pour la fermeture de la chaîne, présentés comme une des conditions pour « la normalisation des relations ».

Elle a repris une information publiée par un journal israélien révélant la décision du gouvernement Netanyahu de développer une application électronique pour attaquer Al Jazeera, considérée comme une chaîne hostile à Israël. Wassila Oulmi a également partagé plusieurs hashtags comme « La presse n’est pas un crime », « Nous sommes Al Jazeera » et « Je refuse la fermeture d’Al Jazeera ».

Ayach Derradji, chef du bureau d’Al Jazeera à Paris, s’est moqué, de son côté, de ceux qui veulent fermer Al Jazeera pour ouvrir la voie à d’autres chaînes. « Leur situation ressemble à celle de ceux qui se sont mariés dès qu’ils ont vu que vous avez des enfants. Mais, une fois mariés, ils ont découvert que leurs épouses étaient stériles. Alors, ils vous demandent de divorcer ! », a-t-il écrit sur son compte Facebook.

Poursuivant dans l’ironie, le journaliste s’est dit convaincu qu’Abou Jahl, le pire ennemi du Prophète de l’islam, qui avait vécu à la Mecque et qui était connu par sa violence, a laissé « des instructions et un héritage secret » que « certains Arabes appliquent » aujourd’hui.

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