
Les relais du Maroc attaquent à tout-va tous ceux qui ne partagent pas les thèses du palais royal sur le Sahara occidental. L’Algérie évidemment, mais aussi toutes les voix qui continuent à défendre les droits spoliés du peuple sahraoui.
C’est le cas des députés franco-algériens de gauche qui subissent des attaques en règle pour avoir exprimé des positions contraires à celles du Maroc ou seulement des avis favorables à leur pays d’origine.
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Au Maroc, on ne tolère pas qu’une opinion favorable à l’Algérie soit exprimée, notamment lorsque le sujet a un lien avec le royaume ou le Sahara occidental.
En juillet dernier, l’historien reconnu Benjamin Stora a été traité par un journal marocain, le 360.ma pour ne pas le nommer, d’ “imposteur mémoriel au service d’Alger”. Son tort ? Avoir simplement qualifié d’ “absurdes” les propos de Boualem Sansal soutenant que l’ouest algérien appartient historiquement au Maroc.
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Parfois, le simple fait de prendre position pour l’Algérie dans le débat politique en France, comme sur les questions de la mémoire ou de l’immigration, est suffisant pour déclencher les foudres des relais marocain.
Des députés de gauche comme Sabrina Sebaihi ou Abdelkader Lahmar sont attaqués par les internautes et médias marocains pour leur action au Parlement français et en dehors en faveur de l’apaisement avec l’Algérie. La première, qui a exprimé à maintes reprises sa fierté d’être française et algérienne, est accusée par la fachosphère d’être proche e l’Algérie dans un contexte de montée en puissance de l’algérophobie en France.
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Le second est traité de tous les noms après avoir dit que le mot harki signifiait « traitre » et critiqué la députée d’origine marocaine Hanane Mansouri d’être une « caution de la droite ».
Cette élue du parti de l’extrémiste Eric Ciotti, qui dit se battre contre l’immigration en France, a voté jeudi 30 octobre pour le projet de résolution contre l’accord de 1968 qui a été présenté par le Rassemblement national.
La députée franco-algérienne Soumya Bourouaha cible d’attaques au Maroc
Soumya Bourouaha, député communiste d’origine algérienne, est ciblée non seulement sur les réseaux sociaux, mais carrément par un ancien ministre marocain.
“Qui vous a nommée défenseur des Sahraouis ?”, a écrit sur X l’ancien ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, à l’adresse de la députée d’origine algérienne qui s’est exprimée en faveur du droit et de la légalité dans le dossier du Sahara occidental. Les Marocains sont dans la même posture que l’extrême-droite française dans leurs attaques contre l’Algérie et les élus franco-algériens.
Avant d’être ciblée par un ancien membre du gouvernement marocain, Soumya Bourouaha a été attaquée par la député RN Laure Lavalette.
“Une élue communiste accuse cette fois le Maroc et les excellentes relations entre la France et le royaume marocain. Qu’avez-vous contre le Maroc ?”, s’est interrogée la député extrémiste.
“Absolument rien. Si ce n’est que le royaume du Maroc et le président Macron n’ont pas à décider de l’avenir du peuple sahraoui”, a simplement répondu l’élue d’origine algérienne. Une réplique qui fait rager au Maroc.
Absolument rien.
Si ce n’est que le royaume du Maroc et le président Macron n’ont pas à décider de l’avenir du peuple sahraoui ! https://t.co/0McVZIWPJY
— Soumya Bourouaha (@S_Bourouaha) October 30, 2025