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Dialogue politique : les intentions immédiates du pouvoir se précisent

Dialogue politique : les intentions immédiates du pouvoir se précisent

Le président de la République a repris ses activités immédiatement après son retour en Algérie, vendredi 12 février, après un mois passé en Allemagne où il a subi une opération chirurgicale au niveau du pied droit.

Il semble que sa priorité est de tenter de trouver une issue à la crise politique. En 24 heures, il a rencontré les premiers responsables de six partis. Il s’agit de ceux du mouvement El Bina, du Front El Moustakbal et de Jil Jadid, reçus samedi, et du MSP, du FFS et du mouvement El Islah qu’il a rencontrés hier dimanche 14 février.

Sans préjuger des retombées qui découleront de ces rencontres, elles auront eu le mérite de permettre une meilleure visibilité quant aux intentions immédiates du pouvoir.

Ce qui n’était qu’une rumeur pendant l’hospitalisation du chef de l’Etat en Allemagne est maintenant une quasi-certitude : il y aura bien un remaniement ministériel dans les jours à venir.

Cela a été annoncé d’abord par Abdelkader Bengrina, président d’El Bina, puis confirmé par Djilali Soufiane, président de Jil Jadid, qui a même précisé les proportions du changement au niveau du gouvernement : ce sera un remaniement partiel.

Plusieurs des personnalités reçues par Tebboune, à l’image de Abdelaziz Belaïd du Front El Moustakbal et de Bengrina, ont aussi laissé entendre que des élections législatives seront annoncées incessamment.

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Sans toutefois préciser si le président procèdera à la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (la dissolution du Sénat n’est pas prévue par la Constitution) ou s’il décidera de législatives anticipées, deux procédures différentes prévues par la Constitution.

Autre révélation de Djilali Soufiane : le président est disposé à discuter avec tout le monde, y compris l’opposition. Cela augure-t-il d’un round de dialogue inclusif, du moins plus étendu que les précédentes rencontres ?

En tout cas, ceux qui l’ont rencontré ont presque tous insisté auprès de Abdelmadjid Tebboune pour qu’il décrète enfin les mesures d’apaisement du climat politique réclamé unanimement par l’opposition et les acteurs du Hirak. Si, dans son communiqué, le parti de Bengrina s’est contenté d’une allusion à ce point en évoquant « des mesures rassurantes à même de redonner espoir à certaines catégories », le FFS, lui, est allé droit au but.

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Le bouillonnement du front social inquiète

« Au cours de cet échange, nous avons appelé à prendre des mesures politiques fortes, de nature à rétablir la confiance avec les Algériennes et les Algériens, et à ce que s’exprime une volonté politique réelle pour la consécration du changement », écrit le Front des forces socialistes dans un communiqué signé de son premier secrétaire Youcef Aouchiche.

Parmi ces mesures « urgentes », le parti cite la « libération de tous les détenus d’opinion, l’ouverture des champs politique et médiatique ainsi que la levée des entraves à l’exercice des libertés fondamentales, individuelles et collectives, la protection des droits de l’Homme et le bannissement de toutes les restrictions et harcèlements contre les militants politiques, associatifs et syndicaux ». L’occasion pour le FFS de rebondir sur son initiative de « consensus national » qui passe, selon lui, par « un dialogue politique sincère, responsable et transparent ».

En plus de l’impasse politique et la perspective du retour des marches du Hirak, les rencontres initiées par le président de la République interviennent aussi dans un contexte social tendu, sur fond de crise économique aigüe.

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C’est donc logiquement que le bouillonnement du front social et les difficultés économiques actuelles ont été abordés. Bengrina a appelé à trouver des solutions pour les revendications posées par le front social, notamment « des fonds pour la prise en charge de ceux qui ont perdu leur emploi », tandis que Djilali Soufiane a assuré avoir « longuement » évoqué « la bureaucratie de l’administration » avec le président qui, de son côté, a insisté sur « la gestion de l’économie loin de l’administration ».

Le FFS parle de « graves difficultés économiques et financières qui s’annoncent » et qu’il s’agira d’affronter « en limitant le coût social », grâce au consensus national qui permettra de consolider « le front intérieur » « pour mettre en échec toute tentative extérieure ou intérieure de porter atteinte à la souveraineté du pays et à l’unité du peuple algérien ».

A noter que des six partis reçus par le président, seul le MSP a évité de s’attarder sur la teneur de la rencontre entre Abderrazak Makri et Abdelmadjid Tebboune, se contentant d’une déclaration laconique de son responsable de la communication.

Pour la présidence de la République, elle ne s’est pas exprimée sur la teneur des discussions entre le président et les six chefs de partis qu’il a reçus.

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