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Des personnalités lancent une nouvelle initiative politique

Des personnalités lancent une nouvelle initiative politique

Une nouvelle initiative politique à moins de deux mois de l’élection présidentielle. Dix-huit personnalités nationales, parmi lesquelles Ali Yahia Abdenour, Ahmed Taleb Ibrahimi, Ahmed Benbitour, Abdelaziz Rahabi et Ahmed Benmohamed, ont lancé ce mardi 15 octobre un appel implicite au report du scrutin du 12 décembre, estimant qu’ « il n’est pas possible d’envisager de véritables élections dans ces conditions ».

« S’aventurer dans une élection présidentielle suivant ce qui a été annoncé et à la date fixée, sans un consensus national préalable incluant toutes les parties, c’est faire un saut dans l’inconnu, attiser la colère de la rue et aggraver la crise de légitimité du pouvoir, ce qui ouvrirait les portes devant les ingérences et les injonctions étrangères, inacceptables dans tous les cas et sous quelque forme que ce soit », écrivent les 18 personnalités.

Sans préciser si le dialogue devra inclure l’institution militaire, les signataires estiment qu’il devra permettre de « dissiper ses appréhensions ». « Nous ne concevons la prochaine élection présidentielle que comme la consécration d’un processus de dialogue et de consensus. Notre pays a besoin de la conjugaison de toutes les bonnes volontés pour sortir avec une vision unifiée qui fera de la prochaine présidentielle, non pas un moyen de maintenir le système même sous une nouvelle forme, mais le début d’une vie politique nouvelle, dans le cadre de l’unité nationale qui se renforce par sa diversité culturelle et politique, et qui dissipera les appréhensions de l’institution militaire vis-à-vis d’un pouvoir civil constitutionnel », écrivent-ils. « Un accord de ce niveau et un consensus de cette envergure éviteront au pays de tomber dans l’impasse et nous permettront d’effectuer ensemble un saut qualitatif », soutiennent-ils.

Les 18 s’adressent aux détenteurs du « pouvoir réel », invités à « relire la situation avec sagesse et réalisme » afin de « ne pas être en porte-à-faux avec l’aspiration du peuple au changement pacifique » et « ne pas priver les générations patriotes postindépendance d’édifier un Etat moderne dans l’esprit rassembleur de Novembre ».

Pour eux, l’impasse politique actuelle est née des pratiques du « pouvoir individuel » et du recours, à chaque consultation électorale, à « la fraude et l’annonce de faux résultats ». « La situation du pays a empiré au lendemain de chaque « mascarade électorale ». « La majorité ne rejette pas l’élection présidentielle », mais « tout le monde a pu constater la nature du régime qui ne s’est pas départi du principe du parrainage exclusif de la chose politique », ajoutent les 18, qui dénoncent la volonté du pouvoir d’effectuer « un passage en force » vers les élections.

Des élections, rappellent-ils, qui ne peuvent pas se tenir dans les conditions actuelles. Aussi, appellent-ils le pouvoir à décréter une série de mesures d’apaisement parmi lesquelles « le départ des symboles du système », la libération « immédiate et sans conditions » des détenus d’opinion, le respect de la liberté de manifester pacifiquement et de la liberté d’expression notamment dans le secteur audiovisuel public et privé, la levée du blocage des accès à la capitale…

Tout en insistant sur la nécessité de poursuivre la mobilisation populaire, les signataires appellent en outre les manifestants et les acteurs du hirak à « la vigilance et la retenue » et à éviter « les expressions blessantes et les slogans portant atteinte aux personnes et aux institutions » ainsi que « la fitna et le discours de haine qui constituent une menace pour l’unité nationale ».

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