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Économie algérienne : les perspectives de la Banque mondiale

Économie algérienne : les perspectives de la Banque mondiale

La Banque mondiale, qui vient de publier son rapport automne 2023 sur l’Algérie, livre des perspectives plutôt optimistes sur l’évolution des principaux indicateurs de l’économie algérienne, tout en mettant en garde contre la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures.

Après une année 2020 marquée par une croissance négative (-5,1%) en raison de la pandémie de Covid-19 qui a provoqué une chute historique des prix des hydrocarbures, l’économie algérienne s’est redressée en 2021 grâce à la hausse des cours de l’or noir.

La croissance du PIB réel a bondi à 3,4% en 2021 après avoir lourdement chuté en 2020. En 2022, elle a reculé à 3,2% et devrait encore baisser à 2,5% en 2023, selon le rapport de la Banque mondiale.

Pour les deux prochaines années, le rapport prévoit une croissance stable de 2,5% et une hausse du PIB à 234 milliards de dollars en 2024, contre 216,4 milliards en 2023. En 2025, le PIB de l’Algérie devrait atteindre 245 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

« La croissance du PIB devrait être plus forte en 2024 et 2025, grâce à la reprise de la production agricole et de la production de pétrole brut à la suite de celle des quotas de l’OPEP », écrit la Banque mondiale dans son rapport.

Pour l’inflation, la Banque mondiale prévoit qu’elle resterait « supérieure à 9 % » en 2023 pour ensuite « diminuer progressivement » en 2024 et en 2025. Mais cette perspective est conditionnée par un retour à la normale de la pluviométrie après trois années de sécheresse consécutives qui ont frappé l’Algérie et ont impacté le secteur agricole.

Selon le rapport, l’inflation en Algérie devrait diminuer à « mesure que la pluviométrie retrouve un niveau normal, que la croissance de la masse monétaire, celle des dépenses publiques et celle des prix alimentaires à l’importation s’atténue, et en raison de l’effet différé de l’appréciation du dinar. »

Pour la balance courante de l’Algérie, elle devrait rester « positive » en 2024 et en 2025, dans un contexte de « croissance limitée des exportations et des importations ».

L’économie algérienne exposée à deux principaux risques, selon la Banque mondiale

« Avec la chute des prix des hydrocarbures et la diminution de la production de pétrole à la suite des réductions des quotas de l’OPEP, le compte courant devrait passer d’un excédent record de 9,8 % du PIB en 2022 à 2,8 % en 2023, avant d’atteindre 1,4 % en 2024 et 0,5 % du PIB en 2025 », écrit la Banque mondiale.

Autre point positif contenu dans le rapport de la Banque mondiale est « l’accumulation » de réserves depuis 2021 qui a permis à l’Algérie de se « constituer un coussin de sécurité ». Il est attendu que les réserves de changes de l’Algérie se maintiennent entre « 16 et 17 mois d’importations de biens et de services entre 2023 et 2025 », selon la Banque mondiale.

Pour les risques auxquels est exposée l’économie algérienne, la Banque mondiale cite deux. Le premier est la « volatilité » des prix du pétrole qui rappelle « l’impératif » de diversification économique. La Banque mondiale remarque que la croissance économique, ainsi que les soldes budgétaire et extérieur de l’Algérie, « demeurent sensibles aux fluctuations des prix des hydrocarbures ».

« L’évolution des prix des hydrocarbures représente un risque important pour les perspectives de 2024 et 2025, tant à la hausse qu’à la baisse, en raison de la fragilité des perspectives mondiales, de l’incertitude entourant l’évolution de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, et de la résurgence des conflits au Moyen-Orient », prévit la Banque mondiale.

Le rapport recommande la « mise en œuvre des réformes visant à stimuler l’investissement privé et à permettre au secteur privé formel de devenir le moteur d’une croissance durable et diversifiée, reste essentielle à la performance et à la résilience de l’économie algérienne ».

Le second risque auquel est exposée l’économie nationale est lié aux « phénomènes naturels extrêmes dans la région et l’expérience de l’Algérie soulignent les risques qu’elles font peser sur la croissance et le développement ». La Banque mondiale rappelle que l’Algérie est exposée aux risques climatiques, comme les inondations, les sécheresses et les séismes.

« Au cours des trois dernières années, les épisodes de sécheresse ont notamment entraîné des répercussions marquées sur la production et les prix alimentaires », rappelle la Banque mondiale qui recommande « l’intensification de la réduction des risques de catastrophe, et leur financement, peut contribuer à sauver des vies et à protéger la croissance, en s’appuyant sur le cadre juridique algérien en matière de gestion des risques de catastrophe. »

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