La journaliste de la Télévision nationale Tinhinan Laceb, décédée suite à une dispute conjugale, a été inhumée ce jeudi 28 janvier dans son village natal de Bouadnane, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.

Une foule nombreuse a tenu à lui rendre un dernier hommage. L’enterrement s’est transformé en procès des violences faites aux femmes, notamment les violences conjugales.

 « Nous sommes tous responsables de sa mort », a indiqué l’imam du village dans son oraison, dénonçant la banalisation de la violence à l’égard des femmes et les contradictions de la société, exhortant particulièrement les journalistes à « ne pas se taire » devant ce qui s’est passé.

L’imam a rendu un vibrant hommage à la défunte journaliste. « C’était une fille très bien éduquée, que tout père souhaiterait avoir. Elle était passionnée par son travail, et éduquait ses filles comme elle a été éduquée elle-même », a témoigné l’imam, reprochant à l’État de ne pas protéger les femmes. « Je l’ai dit à la mosquée, je n’ai aucun respect à celui qui ose élever sa main sur une femme (…) On est tous les responsables. Nous méritons d’être battus, parce que nous faisons beaucoup de bêtises », a-t-il dénoncé.

Des sources, notamment sur les réseaux sociaux, ont rapporté dans un premier temps que la journaliste de la chaîne TV 4 a été froidement assassinée mardi soir par son mari. Mais le père de la victime a tenu à démentir cette version, expliquant que sa fille est morte suite à une chute au cours d’une dispute conjugale.