Économie

Face à la fraude, l’Algérie resserre l’étau sur les importateurs

L’Algérie durcit la lutte contre la fraude aux importations. Après la décision du président de la République de mettre fin à l’Algex (Agence algérienne de promotion des exportations), les opérateurs économiques activant dans l’importation de produits finis sont passés au peigne fin. Une nouvelle mesure vient d’être annoncée dans ce sens.

Les importateurs de biens destinés à la revente en l’état sont, en effet, sommés de régulariser leurs situations, avant le 14 mai, en présentant les documents attestant de l’exécution effective des opérations d’importation.

En Algérie, les importateurs sommés de prouver la véracité de leurs activités avant le 14 mai 2025

La mesure vise notamment les opérateurs ayant obtenu une domiciliation bancaire ou une licence d’importation par le biais de l’Agence algérienne de promotion des exportations (Algex), dont la dissolution a été annoncée par le chef de l’État le 13 avril dernier.

Le rappel à l’ordre des importateurs réfractaires, qui intervient « dans le cadre du suivi et du contrôle des opérations d’importation » est appuyé ce dimanche par la Direction du commerce de la wilaya d’Alger, qui appelle les opérateurs en question à se rapprocher de ses services pour actualiser leurs dossiers avant le 14 mai.

Dans un communiqué publié ce dimanche 11 mai, la Direction du commerce de la wilaya d’Alger précise que le nouveau contrôle concerne l’ensemble des opérateurs économiques actifs dans l’importation destinée à la revente en l’état, ayant obtenu leurs licences d’importation entre le 1ᵉʳ janvier 2024 et le 30 mars 2025.

Ces importateurs sont « tenus de se rapprocher des inspections territoriales du commerce ou de la Direction du commerce […], avant le 14 mai 2025, munis des documents suivants : une copie de la licence d’importation, une copie de la facture domiciliée et la licence d’entrée du produit », peut-on lire dans le communiqué.

Une révision totale de l’organisation des importations

Cet appel ne concerne pas que les importateurs relevant de la Direction du commerce d’Alger, puisque des directions d’autres wilayas ont également notifié les importateurs de présenter les documents prouvant la réalisation effective des opérations d’importation avant le 14 mai.

Si l’importateur ne répond pas à cette nouvelle vérification, il sera procédé au retrait de son certificat de respect des conditions, et ne pourra donc plus exercer. Cette démarche s’inscrit dans la perspective d’une révision totale de l’organisation de l’importation.

En plus de cet ultimatum donné aux importateurs pour prouver la réalisation effective de l’importation, l’Algérie a multiplié les mesures visant à remettre de l’ordre dans cette activité.

En avril dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, lors d’une rencontre avec les opérateurs économiques, la fin de l’Algex (Agence algérienne de promotion des exportations), fustigeant la bureaucratie qui la gangrène.

En remplacement à l’Algex, le chef de l’État a annoncé la création prochaine de deux instances, l’une chargée de l’exportation et l’autre de l’encadrement de l’importation.

L’Algérie intensifie aussi la lutte contre l’importation illicite

Dans ce même cadre, on assiste ces derniers mois à une intensification des contrôles douaniers au niveau des ports algériens, dans le cadre des opérations de lutte contre l’importation illicite de divers produits, destinés à la revente au marché noir.

La dernière opération d’envergure en date, dans ce cadre, remonte à la fin du mois d’avril. La douane relevant du port d’Oran a, en effet, découvert 19 conteneurs de marchandises non déclarées ou faisant l’objet de fausses déclarations, introduites illégalement sur le territoire national avec la complicité de fonctionnaires publics.

Jeudi dernier, le Parquet de la République près le Pôle pénal économique et financier national a annoncé dans un communiqué que dix individus, impliqués dans cette tentative d’importation frauduleuse, ont été placés en détention provisoire.

Une information judiciaire a été ouverte à leur encontre pour plusieurs accusations, dont faux et usage de faux, obtention de documents administratifs par des moyens frauduleux, abus délibéré de fonction en violation des lois et règlements, blanchiment d’argent et de revenus criminels…

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