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Face aux inondations, l’Algérie est mal préparée

Face aux inondations, l’Algérie est mal préparée

Une personne a trouvé la mort, des dizaines de voitures emportées par les eaux et d’importants dégâts causés aux réseaux de transports routier et ferroviaire : tel est le bilan des inondations qui ont touché Tébessa en fin de semaine.

Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des torrents d’eau traversant la ville, charriant tout ce qu’ils trouvent sur leur passage, inondant les habitations et les routes.

L’une des trémies réalisées dans cette ville du temps de l’ex-ministre des Travaux publics Amar Ghoul pour fluidifier la circulation automobile en milieu urbain, a été complètement inondée. Rien d’étonnant. Ce genre d’ouvrage a un point faible : le drainage des eaux pluviales. Réalisée en tranchée, souvent au-dessous des réseaux d’assainissement qui se trouvent presque en surface, la trémie présente le grand inconvénient d’être un ouvrage facilement inondable. Cet ouvrage symbolise à lui seul les errances des autorités en matière d’aménagement routier en zone urbaine, partout dans le pays.

Mais le problème de Tébessa n’est pas seulement l’évacuation des eaux pluviales des trémies. Cette ville, comme celles situées sur les hauts plateaux, est sujette à des pluies torrentielles et à des inondations qui peuvent être meurtrières.

En quelques heures, les précipitations peuvent être extrêmement importantes et en un laps de temps très court, les cours d’eau et les rivières, peuvent se remplir et déborder.

Dans ces régions, les réseaux d’assainissement et d’évacuation des eaux pluviales doivent être suffisamment dimensionnés et régulièrement entretenus notamment à la fin de l’été, pour les préparer à l’arrivée des pluies automnales, souvent torrentielles.

Ces réseaux doivent être capables de drainer les eaux pluviales et éviter leur accumulation en surface. Et c’est tout le problème des villes algériennes, qui avec l’urbanisation sauvage et forcée, le manque d’entretien des bouches d’égout et les regards de chaussée et les chantiers interminables sur la voie publique sont devenues extrêmement vulnérables face aux inondations.

Certes, ce genre de phénomène naturel, peut paralyser même de grandes villes modernes dans les pays développés. Mais en Algérie, la fréquence de la survenance des inondations dans les villes est inquiétante. En avril dernier, des inondations similaires ont touché plusieurs villes des hauts plateaux (Batna, Tiaret, Tissemsilt et Sidi Bel Abbes) et en mai dernier, Sétif a été affectée par des inondations meurtrières.

Avec les changements climatiques, ce type de phénomène météorologiques devrait se poursuivre, voire s’accentuer dans l’avenir. Face à cette situation, les autorités n’ont élaboré aucun plan. Le gouvernement n’a même pas tiré les leçons du drame de Bab El Oued à Alger en novembre 2001 où plus d’un millier de personnes avait péri dans des inondations dévastatrices.

Il doit prendre de véritables mesures pour protéger les villes contre le risque des inondations, en modernisant les réseaux d’assainissement et de collecte des eaux de pluies, en révisant les normes régissant ces ouvrages, vitales et stratégiques, pour éviter de nouveaux drames et les pertes occasionnés à l’économie par la négligence et le laisser aller.

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