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Félicitations de Bouteflika à Merkel : un message peut en cacher un autre

Félicitations de Bouteflika à Merkel : un message peut en cacher un autre

Le président Abdelaziz Bouteflika a réitéré, mardi 26 septembre, son invitation à la chancelière allemande Angela Merkel pour visiter l’Algérie.

« C’est dans le but de concrétiser ensemble ces perspectives prometteuses pour l’amitié et la coopération algéro-allemande et de poursuivre avec vous le dialogue fructueux que nous avons déjà noué, que j’ai grand plaisir à vous inviter à effectuer une visite officielle en Algérie à une date dont nous conviendrons par voie diplomatique », a indiqué le chef de l’État dans son communiqué.

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Rassurer sur l’état de santé de Bouteflika

Initialement prévue en février dernier, la visite de la chancelière, qui vient d’être reconduite pour un quatrième mandat, avait été reportée à la dernière ministre pour « indisponibilité temporaire » du président due à « une bronchite aiguë », selon les explications fournies à l’époque par la présidence algérienne.

Le message de Bouteflika ne s’adresse pas uniquement à Angela Merkel. Il est aussi à consommation interne puisqu’il se décline comme une réponse, indirecte à ceux qui s’interrogent sur l’absence du président et à ceux qui appellent à l’application de l’article 102 de la Constitution.

Les interrogations sur l’état de santé du chef de l’Etat ont été relancées après la visite de Nicolas Maduro, le 10 septembre. Le président vénézuélien, qui a passé deux jours à Alger, n’a pas été reçu par son homologue algérien. Pourtant, entre les deux pays, les sujets ne manquent pas, à commencer par le pétrole. Ils partagent au sein de l’Opep un combat commun en faveur d’une forte réduction de la production pour relancer les prix.

Les spéculations qui ont suivi cette visite ont donné lieu à une vive réaction de la part du pouvoir. Une cascade de réactions de la part des hauts dirigeants du pays agacés notamment par les sorties de Noureddine Boukrouh et de Soufiane Djillali. La dernière en date est celle du président du sénat, Abdelkader Bensalah. « L’Algérie est encore debout et saura résoudre les problèmes et défis auxquels elle est confrontée, grâce à la coordination de ses institutions constitutionnelles », a-t-il déclaré lundi lors du débat sur le plan d’action d’Ouyahia.

« Brebis galeuses »

« Les appels émanant de certaines brebis galeuses sont creux et manquent de crédit », a-t-il estimé. « Le débat du Plan d’action par les membres du Conseil de la nation prouve que l’Algérie sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, interagit avec toutes les échéances et rendez-vous et compose avec les derniers développements de la manière la plus ordinaire », a-t-il encore ajouté, comme pour répondre à ceux qui évoquent l’absence du président.

« La présentation par le Gouvernement de son Plan d’action devant le Parlement, est une preuve de plus de la fluidité de la performance institutionnelle en Algérie », a ajouté Bensalah précisant que « la présidence de la République suit de près et avec un grand intérêt tout ce qui se passe dans le pays ».

Avant Bensalah, Said Bouhadja, président de l’APN, était monté au créneau, avec le même objectif : dénoncer ceux qui osent douter de la capacité de Bouteflika à diriger.

La visite de Macron

« La classe politique et l’ensemble des enfants de l’Algérie sont en droit de défendre les idées et les approches qu’ils estiment bénéfiques pour l’avenir de l’Algérie mais loin de toute atteinte aux constantes et symboles de l’État et de ses institutions », a affirmé Said Bouhadja devant les députés non sans mettre l’accent « sur l’importance de s’éloigner des manœuvres de nature à porter atteinte à la stabilité du  pays et à détourner l’attention du projet essentiel à savoir réaliser un véritable développement et relever les défis de l’heure ».

Quant à Ouyahia, il s’est contenté de fustiger l’opposition en relevant toutefois que Bouteflika jouit du « soutien de l’armée et du peuple».

Mais ces sorties rassurent-elles pour autant sur l’état de santé du président dont les apparitions se réduisent au fil des mois ? En juin dernier, le président français Emanuel Macron avait lui-même annoncé sa visite « dans les prochaines semaines » en Algérie, mais celle-ci n’est toujours pas programmée. Qu’est-ce qui peut empêcher cette visite ? Une chose est sûre : le président ne peut pas repousser éternellement ses rendez-vous avec les chefs d’Etat étrangers.

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