
Une femme âgée de 76 ans a trouvé la mort ce jeudi 3 août à l’intérieur d’un véhicule pris dans un embouteillage suite à la fermeture de la route nationale N12, reliant Alger à Tizi Ouzou, par les habitants de la commune de Tadmait dans la wilaya de Tizi Ouzou. Une autre, également prise dans le même embouteillage, a accouché dans une ambulance.
Deux jours après ces faits très graves, le gouvernement observe le silence. La justice est également absente. Or, on est clairement en présence d’un acte criminel, un cas d’homicide involontaire. Une information judiciaire aurait dû être ouverte immédiatement après le décès de la femme de 76 ans. Dans ce genre de situation, les condamnations et les indignations ne suffisent pas. Les responsables devront rendre des comptes devant la justice. Ceux qui ont coupé la route, mais aussi les services de sécurité qui n’ont pas fait leur travail.
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Ceux qui ont pris la responsabilité de fermer jeudi à Tadmait de manière anarchique savaient que la probabilité d’un tel drame existait. Par le passé, des cas similaires ont été rapportés, avec toujours le même scénario macabre : des citoyens qui coupent la route pour dénoncer l’inaction de l’État au niveau local –parfois sur des problèmes secondaires comme le bitumage d’une route ou le déplacement d’une décharge publique– et un véhicule transportant un malade est pris dans l’embouteillage provoquant le décès de ce dernier.
Ces coupures de routes, très fréquentes notamment en Kabylie, produisent d’autres situations dramatiques : des personnes qui perdent leur emploi après être arrivées en retard ou raté un vol, d’autres qui ratent une opportunité d’embauche, sans compter les désagréments en tous genres causés aux usagers des routes coupées… C’est d’autant plus scandaleux que les victimes ne sont en rien responsables de la situation des protestataires.
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Manifester sur la voie publique est un droit. Mais il doit obéir à certaines règles. Au lieu de couper la route toute la journée– parfois on a assisté à des coupures qui ont duré plusieurs jours comme la dernière fois à Souk El Tenine dans la wilaya de Bejaïa-, les protestataires devraient opter par exemple pour des barrages filtrants. La circulation sera seulement ralentie et les drames seront évités. Les manifestants pourraient accompagner leur action d’explications verbales ou de distribution de tracts aux automobilistes.
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