Le château d’Arminvilliers, aux portes de Paris, est à vendre. On en parle car il est le plus cher de France, peut-être du monde, mais aussi parce qu’il a appartenu au défunt roi du Maroc Hassan Il, puis à son fils Mohammed VI.
Les détails divulgués à l’occasion de la mise en vente de la propriété sont sulfureux. Un autre exemple concret des extravagances de la famille royale marocaine.
Les propriétaires actuels du château réclament 425 millions d’euros pour le céder. Un prix qui s’explique en grande partie par la démesure du luxe des lieux. Bâti sur une surface habitable de 2500 mètres carrés, le manoir de type anglo-allemand est situé au milieu d’un domaine de 1000 hectares, en bordure d’un lac naturel. Qui plus est à un jet de pierre de la capitale française.
Les familles qui se sont succédé à sa propriété avaient toutes la puissance -financière s’entend- de se l’offrir. D’abord les Rothschild qui l’ont construit en 1884 puis la famille royale marocaine et enfin un propriétaire richissime du Golfe.
Le château a été acquis dans les années 1990 par Hassan Il et son successeur Mohamed VI l’a cédé en 2008 pour 200 millions d’euros à son propriétaire actuel.
Il a toutefois gardé le château de Bête, dans l’Oise, acheté en 1972 par son père Hassan Il, puis acquis deux hôtels particuliers à Paris, dont un donnant directement sur la Tour Eiffel, payé 83 millions d’euros en 2020.
Le roi Mohammed VI possède pratiquement une résidence dans chaque ville marocaine et plusieurs à l’étranger, notamment en France et au Gabon, les deux destinations préférées du souverain qui passe beaucoup de temps en dehors de son pays.
En janvier dernier, des révélations ont été faites par Le Desk sur la construction d’un somptueux palais pour le roi Mohammed VI sur l’île de Zanzibar, dans l’océan indien.
Le château d’Arminvilliers renseigne sur les extravagances de Mohammed VI
Mais de toutes ces résidences, le château d’Arminvilliers que le souverain marocain a possédé est de loin le plus somptueux. Son seul prix le laisse deviner.
S’il a atteint une telle valeur, c’est en partie grâce aux investissements effectués par Hassan Il qui a dépensé sans compter pour faire subir une transformation « pharaonique » au manoir, comme l’explique Paris Match dans un reportage photos qu’il lui a consacré.
Le père de Mohammed VI a voulu reproduire le style des palais marocains, avec leurs décors orientaux, aux portes de Paris. « Sous la direction de l’architecte Michel Pinseau, le domaine connaît une transformation remarquable, atteignant des sommets de grandeur et d’opulence », raconte à Paris Match l’agent immobilier en charge de sa vente.
Le manoir est constitué de cent pièces, dont cinq salons, un salon de coiffure, trois ascenseurs, un hammam. Mais ce n’est pas tout. Au sous-sol, auquel on accède par un « métro », soit un long tunnel, on y trouve des épiceries, légumeries, cuisines européennes et marocaines, chambres froides…
Des salles à manger traditionnelles, des salons de réception, des salles de chasse et un complexe médical sont installés au rez-de-chaussée. Le tout d’un luxe somptueux.
Aux étages supérieurs, des chambres à coucher, au nombre de 17, reproduisant le luxe des palaces marocains. Le château est aussi doté d’un jardin d’hiver verdoyant et d’écuries où il y a de la place pour 50 chevaux. Le tout sur un terrain privé de 1000 hectares aux portes de Paris et un lac d’un kilomètre de long.
Malgré son coût exorbitant, quatre potentiels acquéreurs, des Asiatiques, seraient intéressés par le château, selon le magazine parisien.
Cette propriété qu’elle a possédée et qu’elle a transformée à coup de dizaines de millions d’euros renseigne sur les extravagances de la famille royale alaouite.
Cela au moment où le Maroc peine à prendre en charge les multiples besoins de sa population. Le royaume fait face à une crise économique aiguë et une inflation galopante touchant notamment les produits alimentaires et les carburants.
Une grande partie des sinistrés du séisme de septembre 2023 demeure toujours logée sous des tentes, dans des régions montagneuses à l’hiver rigoureux.