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France : la réponse de Bardella à une détentrice d’un titre de séjour

France : la réponse de Bardella à une détentrice d’un titre de séjour

La perspective de voir le RN au pouvoir en France inquiète les étrangers y compris les détenteurs de titres de séjour et n’atténue pas les positions fermes de l’extrême-droite sur les thèmes qui ont fait son succès et alimentent les peurs à son égard.

Par lefebvre_jonathan / Adobe Stock

Les dirigeants du Rassemblement national (RN) tentent de rassurer mais restent droit dans leurs bottes sur l’immigration, la double nationalité, le droit du sol… Au final, ils ont du mal à convaincre ceux qui les voient comme une menace pour leur avenir en France.

Jordan Bardella, président du RN (ex-Front national), réitère que si son parti parvient à constituer un gouvernement, ses priorités seront le pouvoir d’achat, la sécurité et l’immigration.

"Si je deviens premier ministre du pays au début du mois de juillet, je ferai de la question de l’immigration et du contrôle de nos frontières une de mes priorités et ça tombe bien parce que c’est aussi la priorité des Français", a-t-il réitéré ce vendredi 14 juin sur BFMTV et RMC.

Jordan Bardella a promis de faire voter dès les premières semaines de son action une loi immigration qui aura pour vocation "dans un premier temps" à faciliter les expulsions de délinquants, criminels et islamistes étrangers en levant les contraintes administratives.

Surtout, le chef du RN s’engage à supprimer le droit du sol. "C’est un message clair : avec moi, la France n’aura plus vocation à être un pays d’immigration massive incontrôlée", déclare-il.

Jordan Bardella, qui s’est dit en mai dernier favorable à une immigration économique "contrôlée« a réitéré qu’il ne fermera pas complètement la porte à l’immigration mais qu’il réduira »drastiquement et considérablement le flux".

Le RN tente de rassurer les étrangers, mais…

Ce ton ferme des dirigeants de l’extrême-droite est accompagné d’un discours qui se veut rassurant à l’égard de tous ceux qui redoutent l’accession de ce courant au pouvoir.

Ce vendredi matin sur les mêmes médias, Bardella a été interpellé par une étrangères en situation régulière en France. La dame, cadre dirigeante dans une association, dit qu’elle est arrivée en France à l’âge de cinq ans et qu’elle a une carte de séjour renouvelable tous les dix ans.

"Si vous rejoignez Matignon, que vont devenir les gens comme moi qui n’ont jamais demandé la nationalité ?« . Le probable futur Premier ministre français répond qu’il y a souvent »des caricatures" au sujet du projet de son parti.

Immigration en France : les conditions de Bardella pour les détenteurs de titres de séjour

"Je rassure tout le monde aujourd’hui, nos compatriotes de nationalité étrangère ou d’origine étrangère, qui travaillent, qui paient leurs impôts, leurs cotisations, qui respectent la loi, qui aiment notre pays, n’ont strictement rien à craindre de la politique que je vais mettre en œuvre", a-t-il tenté de rassurer l’auditrice.

Pour le cas de l’auditrice, Jordan Bardella a aussi énuméré un certain nombre de conditions qu’elle doit satisfaire pour rester en France. « Si vous travaillez, si vous respectez la loi et vous participez à la communauté nationale, il n’y a aucune difficulté », a-t-il dit en rappelant que sa famille est aussi d’origine étrangère.

Bardella à une étrangère en situation régulière : « Si vous travaillez, si…« 

Cela dit, il n’a pas manqué de fustiger le système social "extrêmement attractif« pour les étrangers. Au bout du fil, la femme dit qu’elle n’est »pas convaincue" car elle estime qu’on n’a pas besoin d’avoir la nationalité française pour aimer la France.


Sur le plateau de Cyril Hanouna sur LCI, le vice-président du RN Sébastien Chenu n’a même pas tenté de rassurer concernant la double nationalité, qu’il tolère à peine si l’autre citoyenneté est européenne.

"Peut-être sur l’aspect européen ça peut se discuter, ça peut s’ouvrir. Mais je pense qu’en dehors des pays européens, quand on a une nationalité, on en a une parce que ça dit beaucoup de ce que vous êtes. On ne peut pas être français pour certaines choses et uruguayen pour d’autres", a-t-il argumenté, soutenu par Hanouna qui a fait le parallèle avec le football où on doit choisir une seule équipe nationale pour laquelle jouer.


Sébastien Chenu a ensuite fait son mea culpa en reconnaissant que la mesure de suppression de la double nationalité en France a été abandonnée par le RN, mais ce rétropédalage n’a pas éteint la polémique qui a été provoquée par ses propos.

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