La Grande Mosquée de Paris a réagi ce jeudi à la publication du rapport gouvernemental sur « l’entrisme » des Frères musulmans en France. Le document a été publié et a fait l’objet d’un conseil de défense mercredi autour du président Emmanuel Macron.
D’abord, la Grande Mosquée de Paris rappelle qu’elle a « toujours défendu une vision de l’islam compatible avec la lettre et l’esprit des principes de la République », et a « dénoncé l’islamisme, le terrorisme et toutes les démonstrations de haine qui se sont exprimées au nom de l’islam. »
Ensuite, la Grande mosquée de Paris exprime son double refus : que l’islam ne soit pas « dévoyé à des fins politiques visant à fracturer la communauté nationale ». Et que la « lutte légitime » contre l’islamisme « ne doit pas devenir un prétexte pour stigmatiser les musulmans et servir des agendas politiques particuliers. »
La Grande Mosquée de Paris affirme qu’elle veut porter la « voix d’une majorité de Français de confession musulmane qui entendent vivre leur foi de manière digne et paisible », mais qui constatent la « construction d’un problème musulman » et « l’élaboration insidieuse d’un discours discriminatoire de plus en plus décomplexé à leur encontre. »
La Grande mosquée de Paris dénonce un discours « discriminatoire » à l’égard des musulmans en France
« Cette suspicion qui s’installe et se généralise porte un grave préjudice à tous les efforts entrepris pour valoriser la citoyenneté et l’intégration, et pour lutter contre les dérives extrémistes », déplore l’institution que préside Chems-Eddine Hafiz.
La Grande Mosquée de Paris prend acte des « accusations » qui ciblent la Fédération Musulmans de France qui est citée dans le rapport comme étant affilée au mouvement des Frères musulmans, mais appelle les responsables politiques à faire « preuve de cohérence ».
Poursuivant, la Grande mosquée de Paris apporte une correction au rapport commandé par le gouvernement et dont le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau veut se servir dans l’optique de la présidentielle de 2027.
Selon l’institution, le document « ne mentionne pas le fait que ce sont les pouvoirs publics qui ont choisi de faire de l’UOIF d’abord, et de Musulmans de France ensuite, un acteur important de l’islam en France, et de l’inviter à la table de la République ».
La Grande Mosquée de Paris suivra avec « attention » et « vigilance » les recommandations qui seront formulées par les différentes personnalités politiques, en les invitant à « déjouer tous les pièges » antirépublicains et à être « conscientes que la surenchère politicienne ne manquera pas de s’inviter dans ce débat qui exige pourtant sérieux, nuance et sens des responsabilités. »
Le rapport accuse le mouvement des Frères musulmans dont la création remonte à 1928 en Égypte de « volonté d’entrisme dans la société française ». Selon ses rédacteurs, 207 sur 2.800 lieux de culte musulmans en France, sont « liés directement ou indirectement » à cette mouvance.
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