C’est en de mots forts que la députée française d’origine algérienne, Sabrina Sebaihi, a interpellé le gouvernement français, mercredi 2 octobre, sur la situation au Proche-Orient, notamment les frappes d’Israël au sud du Liban.
L’armée israélienne poursuit ses frappes sur la banlieue sud de Beyrouth. Mercredi soir, le ministère libanais de la Santé a annoncé que 46 personnes avaient été tuées et 85 autres blessées. Le bilan ne cesse de s’alourdir.
Lors de son intervention à l’Assemblée nationale française, la députée écologiste d’origine algérienne Sabrina Sebaihi, connue pour ses positions intransigeantes vis-à-vis des causes justes, a reproché à la France en particulier et aux pays occidentaux, en général, leur « inaction » dans le conflit au Proche-Orient.
« Plus aucune loi n’a l’air d’exister » dans le conflit au Proche-Orient
S’adressant au ministre des Affaires étrangères français, la parlementaire affirme que le conflit au Proche-Orient « plonge la région et le monde dans une guerre dont personne ne peut sous-estimer l’extrême gravité ».
D’emblée, elle salue l’appel de la France à la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Elle estime en effet que toutes les limites ont été franchies dans ce qui se passe actuellement au Liban : « plus aucune loi n’a l’air d’exister, ni les lois de la guerre, ni les conventions internationales, ni même aucune morale ».
Après le massacre de Gaza, « voilà que Netanyahou nous ressort son argument ignoble », prétendant, selon elle, « que tous les Libanais seraient des terroristes, que des roquettes et des bombes du Hezbollah seraient cachées dans chaque foyer », lance-t-elle.
La députée a rappelé que depuis le 23 septembre, plus de 1.000 personnes ont été tuées au Liban, dont 104 enfants et plus d’un million de déplacés. Elle a également dénoncé la mort mardi de 7 Israéliens à Jaffa sous les missiles de l’Iran.
@sabrinasebaihi Monsieur le ministre Jean-Noël Barrot quand allez-vous enfin dire à Monsieur Netanyahou que si rien ne peut justifier les crimes terroristes du 7 octobre, les crimes du 7 octobre ne peuvent justifier l’innommable en retour ? #DirectAN #QAG ♬ son original – Sabrina Sebaihi
Sabrina Sebaihi appelle la France « à agir pour faire de la solution à deux états une réalité »
Sabrina Sebaihi n’a également pas manqué de rappeler que plus de 40.000 Palestiniens ont été tués à Gaza, dans ce qu’elle qualifie de l’un des plus grands massacres de notre siècle.
« Ces vies ont un visage, des noms et une histoire. Mais elles ne sont ici que des chiffres froids s’accumulant au fil de bandeau d’information », a déploré la parlementaire, sous des applaudissements retentissants dans l’hémicycle.
Sabrina Sebaihi estime que tous les civils victimes de ces attaques paient le prix de l’inaction et de l’impuissance de la France et des pays occidentaux en général, « à agir pour faire de la solution à deux états une réalité ».
Sur un ton plus imposant, elle ajoute que ce ne sont pas ces milliers de civils tués, considérés comme de simples dommages collatéraux, qui garantiront la sécurité d’Israël. « Pas plus que les livraisons d’armes », ironise encore la députée écologiste.
« Quand est-ce que la France va prendre ses responsabilités face au boucher de Tel-Aviv ? »
Pour elle, la seule et unique manière de garantir la paix en Israël et en Palestine, « c’est de mettre en œuvre la solution à deux états, y compris en sanctionnant Israël pour l’y contraindre ».
Sabrina Sebaihi a appelé la France à prendre ses responsabilités face « au boucher de Tel-Aviv (Nétanyahou), qui tue, bombarde et assassine sans scrupules et menace de précipiter le monde au bord d’une guerre totale ».
Toujours à propos du Premier ministre d’Israël, elle a dénoncé le fait que Benyamin Netanyahou, « un homme enivré par les chimères mortifères d’un Grand Israël et condamné par l’ensemble des instances internationales », soit qualifié de « l’ami de la France ».