Quatre jours après la nomination du gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune, le RND d’Ahmed Ouyahia se complaît dans un silence pour le moins intrigant. Un silence qui n’est pas dans les traditions de ce parti, qui nous a habitués à réagir à la moindre décision émanant du chef de l’État.

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À l’inverse de ses partenaires qui ont réagi promptement, comme le FLN ou encore l’UGTA et le FCE, le RND n’a rien dit sur le remaniement. Ni message de félicitations, ni communiqué, ni une réaction d’un responsable du parti n’ont été enregistrés à ce jour.

Pourtant, le 21 mai dernier, Ahmed Ouyahia réunissait ses députés pour les inviter à soutenir le candidat du FLN à la présidence de l’APN. Selon un communiqué publié à l’issue de cette réunion, Ouyahia avait également appelé ses parlementaires à soutenir « le gouvernement pour l’exécution du programme du président de la République ». Peu de temps auparavant, il s’était félicité des conditions du déroulement du scrutin et des résultats obtenus par le parti.

Dans ce contexte, faut-il voir dans ce silence les signes du mécontentement du parti qui n’a hérité que de trois portefeuilles ministériels alors qu’il est arrivé deuxième derrière le FLN aux législatives ? Faut-il y voir quelque divergence entre Ouyahia et le nouveau Premier ministre ? Ou alors le silence a-t-il un lien avec l’avenir d’Ouyahia à la présidence de la République ?

Si rien n’oblige le RND à s’exprimer, il reste que son mutisme témoigne d’un malaise pour ne pas dire de profondes divergences entre Ouyahia et d’autres parties du pouvoir. Et le coup de « gueule » de Tebboune contre les « blocages » concernant le financement des projets de son secteur se décline a posteriori comme un indice sérieux de son arrivée au palais du gouvernement mais aussi des clivages qui traversent l’exécutif.