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Hausse des cas de Covid-19 en Algérie : les spécialistes lancent l’alerte

Hausse des cas de Covid-19 en Algérie : les spécialistes lancent l’alerte

L’Algérie est repassée hier vendredi au-dessus de la barre des 200 cas quotidiens de contamination au coronavirus Covid-19, après cinq jours consécutifs de hausse.

Ce samedi, le bilan des infections a connu une légère baisse mais le nombre demeure au-dessus des 200 cas. Une situation qui inquiète les professionnels de la santé. En première ligne dans la lutte anti-Covid, ils s’alarment du « relâchement total » dans le respect des mesures barrières.

« Ces derniers jours, nous enregistrons une augmentation des cas en réanimation, avec 5 admissions en moyenne par jour », relève Dr Adel Boudahdir, chef du service réanimation au CHU de Blida, contacté par TSA.

Le spécialiste déplore un relâchement « partout » concernant le respect des mesures barrières, comme le port du masque et la distanciation physique. « Chez les citoyens, dans les administrations et les commerces, le relâchement est partout », s’agace le médecin en soulignant que les personnes qui portent le masque sont devenues minoritaires parmi la population.

« On n’a pas encore compris qu’on peut reprendre la vie à condition de respecter les mesures barrières classiques », martèle Dr Boudahdir qui se demande pourquoi les gestes de prévention connus de tous ne sont pas respectés.

Dr Boudahdir répond à ceux qui misaient sur l’immunité collective que celle-ci est « loin d’être acquise », et déplore que des citoyens se soient remis à organiser des fêtes de mariage, malgré le risque de démultiplier les contaminations au Covid-19.

« La semaine passée, nous avons admis 3 membres d’une même famille, dont un en réanimation et les deux autres ont été placés en isolement », illustre-t-il.

Pour Dr Mohamed Yousfi, chef du service des maladies infectieuses de l’EPH de Boufarik, les mesures barrières doivent être respectées. « Que l’on soit à 200 ou 300 (cas d’infections par jour) ne change en rien à l’obligation de respecter les mesures barrières, par les citoyens et par les pouvoirs publics », dit-il.

La reprise des contaminations est aussi vérifiable au service d’infectiologie de l’EPH de Boufarik devenu le « baromètre » pour jauger de la recrudescence de la maladie ou de son reflux en Algérie.

« Au cours de la semaine écoulée, nous sommes passés de près de 40% à 80%  de lits occupés (72 lits au total), résume le Dr Yousfi. Encore une fois, j’interpelle les citoyens et je fais appel à leur conscience pour qu’ils respectent les mesures barrières. Et pour leur rappeler que le virus ne partira pas de sitôt. Le virus est parti pour rester plusieurs mois, tant qu’il n’y a pas de vaccin il ne faut pas relâcher sur les mesures de prévention ».

Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre du comité scientifique de surveillance de l’épidémie du Covid-19 confirme une circulation « un peu plus importante » du virus qu’elle ne l’a été pendant ces quelques derniers jours.

Lui aussi responsabilise les citoyens mais aussi et surtout les pouvoirs publics qui doivent veiller au respect des mesures barrières. « Je viens de passer dans une station-essence et je me suis rendu compte que j’étais le seul à porter le masque », observe-t-il. Le Dr Bekkat Berkani est catégorique quant au fait que les pouvoirs publics doivent jouer leur rôle si on ne veut pas avoir affaire à un effet rebond des contaminations au Covid-19.

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