Les prix de la banane ont de nouveau flambé en Algérie pendant ce mois de Ramadhan 2024. Pour les ramener à la baisse, le ministre du Commerce a ressorti une méthode qui a déjà fait ses preuves.
D’une moyenne de 300 dinars avant le mois de jeûne, le fruit jaune est passé à 450 dinars le kilogramme ces derniers jours. Ce mercredi, il s’affiche entre 420 et 460 dinars à Alger.
Ce n’est pas la flambée d’il y a quelques années où la banane a atteint les 1000 dinars le kilogramme, mais cette hausse instantanée de plus de 30% reste tout de même importante et surtout injustifiée, sinon par la spéculation. Le ministre du Commerce Tayeb Zitouni en est en tout cas convaincu.
Car, suivant les chiffres qu’il a livrés lors de sa visite mardi 2 avril dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le marché algérien est alimenté en quantités de bananes plus importantes que l’année dernière. Les quotas d’importation de ce fruit sont passés du simple au double.
Selon Tayeb Zitouni, lorsque la banane avait atteint 800 à 850 dinars en 2023, les volumes importés étaient de 160 000 tonnes. Le doublement de ce volume à 320 000 tonnes a permis de ramener les prix à des niveaux « à la portée de tout le monde », entre 250 et 300 dinars le kilogramme, selon lui. Les autorités travaillaient à faire baisser davantage les prix lorsque des « parasites » sont entrés en scène, a déploré le ministre du Commerce.
Hausse du prix de la banane en Algérie : le ministre du Commerce menace d’appliquer la loi sur la spéculation
La solution qu’il envisage d’appliquer, c’est d’inonder davantage le marché et de frapper d’une main de fer contre les « spéculateurs ».
« Cette année, nous allons importer plus de 320 000 tonnes de bananes via des commerçants et des importateurs connus et la loi sera appliquée dans toute la rigueur contre ceux qui font de la spéculation », a-t-il menacé.
Les sanctions pourraient inclure le retrait de l’autorisation d’importation pour les importateurs qui ne respectent pas les règles et l’application des dispositions pénales de la loi de lutte contre la spéculation contre tous ceux qui verseraient dans cette pratique. « Ils sont sous le coup de la loi contre la spéculation illicite », a-t-il dit.
Promulguée fin 2021, cette loi prévoit de lourdes peines de prison pour les actes de spéculation, pouvant aller jusqu’à 30 ans de réclusion, et à la perpétuité pour les actes commis dans le cadre d’une bande criminelle organisée.
Des dizaines de commerçants des produits de première nécessité comme l’huile, le lait, la farine ou la semoule ont été lourdement condamnés par la justice ces deux dernières années.
En avril 2023, la menace proférée par Tayeb Zitouni d’appliquer les dispositions de la loi anti-spéculation au marché de la banane avait fait chuter immédiatement les prix de ce fruit qui avaient alors dépassé les 800 dinars le kilogramme.