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Interdiction d’importation de la céramique : les industriels espagnols inquiets

Interdiction d’importation de la céramique : les industriels espagnols inquiets

L’industrie espagnole de la céramique est en proie à l’inquiétude, après la décision de l’Algérie d’interdire l’importation des faïences et des carreaux de sol. Plus inquiétant encore, l’Algérie a étendu son blocus aux machines liées à l’industrie de la céramique, rapportait mardi le journal El Mundo.

Pour María Dolores Parra, directrice générale de l’internationalisation au conseil économique de Valence, c’est évidemment une « mauvaise nouvelle », car celle-ci va affecter un peu plus ce secteur d’activité, déjà secoué depuis que le gouvernement algérien a instauré, le 1er avril 2016, l’interdiction d’importer des carreaux céramiques. Selon le quotidien espagnol, l’Espagne aurait ainsi perdu à minima 20 millions d’euros, deux mois après l’entrée en vigueur de cette règle.

Pas d’interdiction, mais une taxe

Contacté alors par nos soins, María Dolores Parra a expliqué que le gouvernement algérien n’a pas interdit l’importation de ces machines – des fours destinés à la cuisson des pièces céramiques –, mais imposé dessus une taxe douanière de 30%.

Elle a également précisé que l’Algérie a, dans le cadre de la Loi de finances 2018, instauré une taxe du même pourcentage sur l’entrée des imprimantes nécessaires à la coloration des pièces céramiques. Il y a cependant bien eu une étendue d’interdiction d’importation, mais celle-ci concerne uniquement les frites et émaux, deux matières entrant dans la composition des produits.

Mme Parra affirme que Juan Vicente Bono, président de l’Asebec (Association nationale des fabricants de machines pour l’industrie céramique) l’a appelée pour l’informer que son collègue connaissait « des problèmes » à la frontière algérienne. Dans l’édition d’hier du journal espagnol, M. Bono préférait pourtant se montrer prudent quant à l’annonce qui avait été faite par Mme Parra.

Un scénario inquiétant

« Tout cela m’inquiète », confie par téléphone Mme Parra. Car la vente de la céramique à l’Algérie représente une valeur conséquente pour l’Espagne. Selon les chiffres de l’Association espagnole de fabricants de produits céramiques (Ascer), les exportations vers l’Algérie se sont chiffrées à 123,4 millions d’euros en 2016.

Dans les colonnes d’El Mundo, Mme Parra supposait qu’une telle décision a été motivée par l’envie qu’a le gouvernement algérien de corriger le déficit de sa balance commerciale, qui s’élevait à près de 11 milliards de dollars en 2017. « Le gouvernement algérien ne peut pas payer avec des devises étrangères et donc n’envisage pas d’importer davantage. »

L’Algérie a décidé d’interdire de nombreux produits à l’importation pour faire face à la crise économique et la chute des prix du pétrole, mais aussi dans l’objectif d’inciter les investisseurs à s’installer dans le pays pour produire localement.

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