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La base du FLN se révolte contre « les listes de la discorde »

La base du FLN se révolte contre « les listes de la discorde »

NEWPRESS
Ould Abbes, secrétaire général du FLN

La grogne s’installe au FLN à l’approche des élections locales. La direction du parti fait face à une forte résistance de la part de la base. La contestation a gagné le siège central du parti à Hydra où des rassemblements sont organisés quotidiennement pour dénoncer « les agissements de Ould Abbes ».

Le siège du parti déserté

Après Blida, Bouira, Tlemcen, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Mila, Illizi et Souk Ahras, la contestation a gagné la capitale. Hier le Mouhafedh d’Hussein Dey Ilies Saadi a dénoncé son exclusion de la liste de l’Assemblée populaire de la wilaya d’Alger, alors qu’il y figurait initialement, accusant « les forces de l’argent » d’avoir imposé leur candidat.

Ce mardi, des candidats pour l’APC de Ben Aknoun se sont déplacés à Hydra dans l’intention de rencontrer Ould Abbes. En vain. Et pour cause : le siège du parti est vide. Aucun membre du bureau politique ni le Secrétaire du parti ne s’y aventurent de peur d’affronter les contestataires. Ould Abbes opte pour le silence et refuse de parler aussi bien à ses militants qu’à la presse.

Que reproche-t-on réellement au Secrétaire général du  FLN ? La liste des reproches est longue. Il y a d’abord le non-respect « des équilibres régionaux » dans certaines wilayas, comme c’est le cas pour Bouira.

Baychaoui Zouiche, président de la commission des candidatures au niveau de la Kasma de Bouira, affirme dans une déclaration à TSA que la liste pour l’APW est totalement contrôlée par des candidats issus d’Ain Bessam au détriment des autres communes comme Mechdela et Lakhdaria. Ain Bessam est aussi la ville natale du président de la commission de wilaya. « C’est ce qui explique son choix », accuse notre source .

« Les forces de l’argent »

Autre reproche fait à Ould Abbes : « Céder aux forces de l’argent ». « Des importateurs et des industriels sont sur nos listes », accuse Baychaoui Zouiche. Ould Abbes aurait cautionné aussi la candidature d’un ancien maire poursuivi dans des affaires de corruption, de fermer l’œil sur les candidats qui se sont présentés sur des listes concurrentes lors des élections précédentes ou encore ceux qui sont étrangers au parti.

Quel rôle pour la commission des recours ?

Pourtant, dans sa mission Ould Abbes est officiellement soutenu par une « commission des recours » composée d’anciens ministres et d’hommes forts du  FLN, tel qu’Amar Saadani. Une commission dont la composition a été suggérée, selon nos sources, par la présidence.

Au départ, cette commission était perçue comme un grand atout. Mais les événements ont rapidement pris une tournure inattendue avec le retrait de Saadani, et la confrontation entre les ministres. Des clans se sont rapidement formés au sein de ladite commission. Du coup, certaines listes ont échappé à la commission elle-même.

« Il ne faut pas reprocher tout à la commission des recours. Il y a un travail qui a été effectué au niveau de la base, au niveau des wilayas. On n’avait pas le temps ni la possibilité de tout vérifier », précise un membre de la commission. Ce dernier avoue que certaines listes ont échappé à la commission des recours. « Je ne saurai vous confirmer si les listes qui sont au niveau des wilayas sont celles que nous avons validées », reconnait notre source.

Louh et Bedoui impliqués

Cette situation a créé une certaine confusion au niveau de la base. À l’heure actuelle, personne ne sait à titre d’exemple qui va conduire la liste du FLN à l’APW d’Alger. Des changements dans certaines listes ont été opérés après le dépôt des dossiers au niveau des instances compétentes. Un membre de la commission reconnait ces changements mais souligne que ces derniers « ont été dictés par le souci de se conforter avec la législation algérienne », sans préciser sur quels aspects.

Mais selon des informations recueillies par TSA, deux ministres du gouvernement d’Ouyahia ont pesé de tout leur poids dans le choix de certains candidats. Il s’agit de Tayeb Louh et de Noureddine Bedoui.

Dans ce contexte, à moins d’un mois de la tenue de la réunion du Comité central, une pétition signée par des membres de cette instance demande la destitution du Secrétaire général. Une nouvelle bataille pour le poste de secrétaire général va s’engager dès le lendemain des élections locales.

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