search-form-close
La charge de Boukrouh contre le président Bouteflika

La charge de Boukrouh contre le président Bouteflika

Liberté Algérie

Noureddine Boukrouh n’a pas de « haine recuite » contre le président Abdelaziz Bouteflika. Il n’a pas « envie » de le remplacer. Mais, il l’accuse de vouloir rester au pouvoir « comme un obsédé agrippé à quelque chose qu’il ne lâchera qu’une fois mort ».

« Pour avoir fait partie de son gouvernement pendant plus de cinq ans et avoir eu le loisir de l’observer, l’étudier, l’analyser et même le pratiquer, je connaissais son attachement au pouvoir, mais pas au point qu’il mettrait sa personne sur un plateau de la balance et toute l’Algérie de l’autre » a déclaré Noureddine Boukrouh dans une interview publiée par El Watan, ce dimanche 10 septembre.

Entre 1999 et 2005, Boukrouh a occupé trois postes ministériels : Petites et moyenne entreprises (PME), Participation et Coordination des réformes et Commerce.  Il a également écrit des discours du président Bouteflika, « une bonne vingtaine, je crois, car il aimait bien mon style ». « Lorsque, en mars 2014, il fit connaître son intention de se présenter à un quatrième mandat dans l’état où il était, il n’était plus à mes yeux un homme malade physiquement, mais, plus grave encore, mentalement », a-t-il souligné à propos de la décision de Bouteflika de se présenter pour un quatrième mandat malgré son état de santé (après une hospitalisation en France suite à un AVC).

Selon lui, Bouteflika n’a plus ses esprits. « Ce qui lui reste de vie physique et d’activité cérébrale est investi en totalité dans la soupçonnite, le « twasswis », la méfiance systématique, la surveillance sur sa gauche, sa droite, derrière, devant, dessous, dessus, si quelque chose ou quelqu’un est susceptible de nourrir l’intention de lui arracher le sceptre, le sceau présidentiel, le titre et la fonction (…) Peu lui importe notre sort, notre avenir, notre dignité parmi les nations, et cela est inacceptable, injuste, immoral, suicidaire… », a-t-il noté.

Boukrouh critique ceux qui l’accusent de vouloir reproduire « le scénario » de l’été 1998 (publication d’écrits virulents précédant la démission du président Liamine Zeroual). « S’ils étaient doués de la moindre intelligence, du plus simple bon sens, s’ils connaissaient la nature du pouvoir algérien et la presse indépendante, ils comprendraient qu’ils colportent des imbécillités qui ont pris les apparences de la vérité dans leur esprit débile à force de répétition et d’autosuggestion, car on ne fait pas tomber un pouvoir avec quelques articles et des interviews (…) Tout le monde m’accuse d’avoir joué un rôle dans le départ de Zeroual et de Betchine, sauf… les intéressés eux-mêmes », a-t-il estimé.

Répondant à une question sur les appels lancés en vue d’organiser une élection présidentielle anticipée, Boukrouh a plaidé pour « une seule » solution. « Une seule et unique évaluation de la situation, débouchant sur une seule et unique solution, exécutée comme un mouvement d’ensemble », a-t-il relevé sans préciser la nature de la solution.

Refusant le coup de force, il a estimé qu’il faut privilégier la voie du dialogue. « Certaines voix pourraient s’élever pour faire entendre raison au Président et le libérer de l’influence qu’exerce sur lui un groupe de personnes qu’on a vu à l’œuvre le mois dernier, lors de l’affrontement entre Tebboune et Haddad. Si cela a pu se produire, il faut s’attendre à n’importe quoi d’autre, y compris ordonner de tirer sur le peuple en cas de troubles », a-t-il prévenu.

« Il ne faut pas appeler le peuple à se soulever, mais à se réveiller, à ouvrir les yeux sur les dangers auxquels il est exposé par un groupe de personnes irresponsables », a-t-il dit appelant à mobiliser la société, « encore largement dépolitisée et fataliste ».

Sur le même sujet : 

  • Les derniers articles

close