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La visite de Macron en Algérie « s’inscrit dans une démarche de co-construction »

La visite de Macron en Algérie « s’inscrit dans une démarche de co-construction »

Karim Amellal, ambassadeur, délégué interministériel à la Méditerranée dans le gouvernement français, fait partie de la délégation qui accompagne le président Emmanuel Macron lors de sa visite en Algérie du 25 au 27 août.

Dans cet entretien, il revient sur les enjeux de cette visite, la présence du Grand-rabbin de France dans la délégation française, la place de la diaspora…

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TSA. Le président français Emmanuel Macron est attendu jeudi 25 août pour une visite de trois jours en Algérie. Quels sont les enjeux de cette visite ?

Karim Amellal : c’est une visite de travail et d’amitié qui vise à consolider les liens déjà très forts qui existent entre la France et l’Algérie, et à développer une relation davantage centrée sur la jeunesse, l’innovation, tournée vers l’avenir.

Ce déplacement très important, qui intervient en début du deuxième quinquennat du président de la République, s’inscrit donc dans une démarche de co-construction avec nos amis et partenaires algériens au bénéfice de nos populations et surtout des jeunesses de nos deux pays.

Je l’ai dit ailleurs, le président Macron considère que l’Algérie est un partenaire essentiel de la France, et il souhaite ardemment que les relations entre nos deux grands pays soient aussi bonnes et fortes que possible.

TSA. La diaspora algérienne en France est au cœur de la visite. Pourquoi le président Macron attache une grande importance à la place de la diaspora dans la relation entre l’Algérie et la France ?

Karim Amellal : le président de la République a dit à plusieurs reprises, à rebours des discours flétris d’extrême droite, que les diasporas étaient une chance pour la France.

La diaspora algérienne est la plus importante et les binationaux, et plus largement tous ceux qui ont un lien avec l’Algérie, constituent une richesse formidable pour les deux pays, un réservoir de talents, de créativité, d’innovation. C’est cela que le président a souhaité illustrer à travers la délégation qui l’accompagne.

TSA. Que signifie la présence du Grand-rabbin de France dans la délégation qui accompagne le président Macron ?

Karim Amellal : Le Grand-rabbin de France Haïm Korsia accompagnera le président, en compagnie de l’archevêque d’Alger, lors d’une visite et de moments de recueillement au cimetière de Saint-Eugène, qui est un cimetière chrétien et israélite, et participera également au dîner d’Etat offert par le président Abdelmadjid Tebboune.

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Sa présence est bien entendu importante et symbolique, d’autant que, comme vous le savez, Haïm Korsia est originaire d’Algérie par ses parents, de Tlemcen et d’Oran, mais il n’est encore jamais venu en Algérie.

Je suis personnellement très heureux que ce déplacement puisse contribuer à bâtir des passerelles, créer ou raviver du lien entre des personnes issues d’horizons, de communautés diverses, mais qui aiment profondément l’Algérie et les Algériens.

TSA. Comment l’Algérie est vue de Paris ?

Karim Amellal : ce qui me surprend chaque jour, c’est le nombre considérable de personnes qui, en France, ont un lien avec l’Algérie. Le président Macron a dit un jour que la France a une part d’Algérie en elle. C’est très juste.

Je dirais des parts d’Algérie. Pour certains, ce sont des souvenirs lointains, parfois douloureux, des blessures qui ont du mal à cicatriser. C’est parfois de la nostalgie, un œil qui brille, une larme qui coule à l’évocation du pays.

Pour beaucoup, ce sont des liens humains encore vivaces, de la famille, des parents. Des millions de Français ont ainsi l’Algérie en partage, et c’est pour cela aussi que ce pays est si présent dans l’imaginaire national, dans le discours politique.

Cela s’accompagne parfois de raccourcis, de préjugés, d’incompréhension. Certains en font commerce pour attiser les haines, en France comme en Algérie. Mais cela ne doit pas obscurcir la réalité d’une relation certes tourmentée, mais qui demeure extrêmement puissante et qui constitue à bien des égards un socle pour nos deux pays.

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