L’Algérie a critiqué les frappes américano-britanniques qui ont été menées avec des avions dans la nuit de jeudi à vendredi sur les Houthis au Yémen qui sont accusés de « menacer » le trafic maritime international en mer Rouge.
Le conflit à Gaza se régionalise et se déplace au Yémen. Alors qu’Israël poursuivait vendredi sa guerre sanglante contre l’enclave palestinienne, ses deux principaux alliés, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont opéré des frappes contre les Houthis dans plusieurs villes du Yémen.
Les États-Unis ont justifié ces frappes comme une réponse aux attaques des Houthis contre les navires à destination d’Israël via la mer Rouge, d’où transite plus de 12 % du commerce mondial. Plusieurs compagnies de fret maritimes ont décidé de ne plus emprunter ce passage devenu dangereux, en optant pour un long détour par le Cap de Bonne espérance en Afrique du sud.
Les Houthis ont affirmé à plusieurs reprises qu’ils ciblaient les navires à destination d’Israël en soutien aux Palestiniens de Gaza. Ils ont réclamé la fin de la guerre et la levée du blocus imposé par l’armée israélienne aux habitants de l’enclave palestinienne qui sont privés de nourriture, d’eau, d’électricité, de carburants et de médicaments.
Frappes américano-britanniques sur les Houthis : ce que préconise l’Algérie
Les frappes américano-britanniques qui ont été menées dans la nuit de jeudi à vendredi ont suscité un flot de critiques dans le monde.
L’Algérie a réagi vendredi en début de soirée dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères pour exprimer sa « profonde préoccupation et ses regrets ».
L’Algérie a affirmé que cette « escalade dangereuse est à même de saper les efforts consentis par les Nations unies et les pays de la région pour parvenir à une solution au conflit au Yémen ».
L’Algérie a réaffirmé que la question de la sécurité maritime en mer Rouge « ne saurait être résolue en ignorant la corrélation, manifestement visible, entre les attaques des Houthis contre la marine marchande et les massacres perpétrés par l’occupation sioniste dans la bande de Gaza depuis déjà 3 mois, une provocation éhontée envers les sentiments de tous les arabes et les musulmans à travers le monde, du fait des frappes aléatoires sur les civils sans défense ».
L’Algérie a réaffirmé aussi sa position appelant à la « cessation des interventions militaires, au vu de leurs conséquences catastrophiques sur la paix dans le monde et du prix fort payé par les civils innocents ».
L’Algérie a appelé aussi « toutes les parties à l’arrêt de cette escalade militaire dangereuse et disproportionnée, pour focaliser sur les causes profondes et réelles de la crise ».
L’Algérie n’est pas le seul pays qui a critiqué le recours à la force par les États-Unis pour régler les conflits au Moyen-Orient, tout en soutenant politiquement et militairement la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza depuis les attaques du Hamas du 7 octobre dernier.
La Russie a dénoncé une « mesure destructrice » et accusé les États-Unis et le Royaume-Uni d’afficher un « mépris total du droit international au nom d’une escalade dans la région pour atteindre leurs objectifs destructeurs ».
Le Sultanat d’Oman a dénoncé le « recours de la part de pays amis à l’action militaire » contre le Yémen alors qu’ « Israël poursuit sa guerre contre les Palestiniens en toute impunité ». Cette guerre a fait plus de 23.000 morts, en majorité des femmes et des enfants.
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