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« Le marché de l’eau minérale en Algérie est estimé à 2,2 milliards de litres par an »

« Le marché de l’eau minérale en Algérie est estimé à 2,2 milliards de litres par an »

Jacques Nijskens est directeur général de Nestlé Waters Algérie. Il est en charge de la gestion de l’usine de Sidi Kebir à Blida qui produit l’eau minérale Nestlé Pure Life.

Dix ans après l’ouverture de l’usine de Sidi Kebir de production d’eau minérale au niveau de la source de Taberkechent, quelle évaluation faites-vous du rendement de cette unité ?

Nestlé Waters est présent à Blida depuis 2005. L’usine de Nestlé Waters de Sidi Kebir est opérationnelle depuis 2008. Cette année, nous avons eu un événement important, à savoir le lancement d’une deuxième ligne de production qui nous permet de mieux répondre à la demande du marché algérien. Une ligne qui, comme la première, peut faire les grandes et les petites bouteilles.

Le format principal est le 1,5 litre qui représente plus de 85% de notre volume total. Et puis, au fond de l’usine, nous produisons le format 5 litres qui représente 10% de notre volume total. Notre objectif est de rendre le petit format (petite bouteille de 0,5 litres) disponible d’une manière permanente. Mais, avec le changement industriel et l’augmentation de capacités, on vient à peine de commencer la commercialisation du petit format.

Existe-t-il une demande importante sur le petit format ?

Le petit format, c’est quand même 10% du marché en Algérie. Le marché total de l’eau en Algérie est estimé à 2,2 milliards de litres (annuellement). Donc, il s’agit de 200 millions de litres pour le petit format, c’est-à-dire 400 millions de petites bouteilles produites et consommées par les Algériens chaque année.

Quelle est la capacité de production de l’usine de Sidi Kebir ?

Notre capacité de production de l’usine va tourner autour de 400 millions de litres par an. On n’est pas encore à ce volume là, mais nous avons cette capacité de production qui peut même être supérieure. Les outils industriels qui sont installés permettent de produire cette quantité. L’usine fonctionne 24h/24 et 7 jour/7 (pour le personnel de production).

L’eau est-elle disponible ? Pas de crainte pour l’avenir ?

Nous sommes situés dans un environnement naturel exceptionnel. Il est protégé aussi. En amont de l’usine, il y a une forêt (vers le mont de Chréa). C’est une garantie de la qualité de l’eau. L’eau est puisée en profondeur dans la terre. Entre le moment où la pluie tombe et le moment où l’eau va être embouteillée, il peut se passer plusieurs années qui sont aussi une garantie pour la qualité de l’eau.

Quels sont vos principaux concurrents sur le marché ?

Nous parlons plus de confrères que de concurrents. Nous sommes dans un marché en développement. Un marché ouvert où il y a de la place pour tout le monde. Certains grandissent plus vite que d’autres et certains ont plus d’ambition que d’autres. Nestlé Pure Life est en troisième position (après Guedila et Ifri, selon les volumes). Nous avons toujours l’ambition d’avancer.

Quels sont les critères de classement : la qualité, le prix, le volume ?

Le marché algérien est assez uniformisé. Il n’y a pas beaucoup de différence entre les eaux. Nous sommes quand même premium. Nous sommes dans un positionnement de prix, le plus cher du marché. Nous avons des structures et des contrôles de qualité, un mode de fonctionnement du groupe Nestlé qui fait que notre produit a un prix de revient supérieur à certains autres. Il faut que vous sachiez qu’en Algérie, l’eau n’est pas chère. L’Algérien achète un fardeau à 180 ou à 170, nulle part au monde c’est moins cher que cela. Avec tous nos critères de qualité et de sécurité alimentaires, le marché ne peut être rentable qu’avec une gestion stricte.

Quel est le nombre de salariés à l’usine de Sidi Kebir ?

En emploi direct, nous avons 207 salariés. La sécurité et l’entretien des bureaux sont externalisés. Ils sont assurés par une quarantaine de personnes. Il y a les emplois indirects aussi avec notamment les compagnies de transport. Indirectement, on peut dire qu’on fait vivre au moins 100 personnes.

Vous n’assurez pas vous-même la distribution de votre production ?

Non. Nous travaillons avec des distributeurs indépendants à qui nous vendons nos produits. Ils se chargent ensuite de les revendre aux grossistes qui, eux, les acheminent vers les points de vente.

Les produits de l’usine de Sidi Kebir sont-ils distribués dans toute l’Algérie ?

Historiquement, nous sommes surtout présents à l’Ouest du pays. Depuis plus d’un an, nous nous sommes focalisés sur Blida, sur Alger et sur le Centre du pays où nous avons considérablement développé notre activité et rendu la marque visible. Cela répondait aussi à une attente des consommateurs. À l’Est, nous sommes présents d’un point de vue tactique.

Et pour le Sud de l’Algérie ?

Nous ne sommes pas présents dans le Sud de l’Algérie. D’abord, parce que nous n’avons pas assez d’eau et de capacités d’embouteillage. Et puis, pour le Sud, les coûts logistiques sont exorbitants. Pour notre mode de fonctionnement, le coût de transport ne nous permet pas d’acheminer nos produits vers le Sud.

Qu’en est-il de l’exportation ?

Déjà si nous partons vers Khenchela ou vers Tlemcen, la rentabilité est déjà compromise à cause des coûts de transport. Donc, nous n’envisageons pas d’exporter. Nous voulons être mieux présents sur le territoire national.

Quel est votre chiffre d’affaires actuel ?

Nous allons être aux alentours de 30 millions de francs suisses.

Comment voyez-vous le marché algérien pour le futur ?

Il est assez difficile de disposer d’études fiables. La société Nielsen (société américaine) a fait pas mal de progrès au niveau du relevé des données du marché. Nous sommes dans un marché très traditionnel avec des supérettes et des petits magasins. Il est donc assez difficile de faire des sondages ou d’extrapoler au niveau d’un marché. Selon les différents recoupements, c’est un marché en croissance permanente essentiellement en eau plate et en grand format et un peu en eau gazeuse. Tous les segments se développent. On est à 50 litres par an et par habitant dans un pays chaud et urbanisé avec une prise de conscience grandissante des aspects de santé par rapport à l’obésité, au sucre et autres. C’est un marché qui va connaître une croissance soutenue dans les cinq, dix ans prochains.

Allez-vous rester dans la production de l’eau uniquement ou développer d’autres produits ?

Avec le lancement de la nouvelle ligne de production, le site de Sidi Kebir est bien exploité. L’usine est bien remplie. Il n’y a pas de place pour d’autres produits (…) Vous savez, la politique du groupe impose que Nestlé Waters reste dans l’eau. C’est ce qui fait la différence avec nos confrères qui font tous d’autres choses. Ceux qui produisent de l’eau font également des jus. Et d’autres se lancent dans d’autres activités comme la construction ou la logistique. Nous, nous sommes vraiment concentrés sur notre métier de base qui est la production et la commercialisation de l’eau naturelle.


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