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Le pétrole fonce vers les 100 dollars

Le pétrole fonce vers les 100 dollars

Le pétrole fonce vers le seuil de 100 dollars le baril. Les cours sont de nouveau en hausse, atteignant leur plus haut niveau depuis dix mois.

Une aubaine pour l’économie algérienne, très dépendante des exportations d’hydrocarbures. Les effets de ce raffermissement des cours risquent néanmoins d’être annihilés par l’inflation qui pourrait en découler.

Les cours du Brent ont frôlé ce mardi 19 septembre les 96 dollars le baril, atteignant en séance 95,96 dollars, avant de reculer en fin de journée à 94,66 dollars.

Certains types de pétrole, comme celui de Malaisie ou du Nigeria ont même atteint la barre symbolique de 100 dollars. La dernière fois où les cours ont dépassé ce seuil psychologique, c’était en août 2022.

Les analystes expliquent cette nouvelle hausse des prix par la politique de réduction de la production de l’Opep+, menée par l’Arabie Saoudite.

Dr Fahd Bendjamaa, cité par la chaîne Al Arabya, a indiqué que ce n’est pas la demande qui a bondi, celle-ci étant toujours « modeste », mais c’est la réduction volontaire de la production de pétrole, notamment de l’Arabie Saoudite, une mesure reconduite jusqu’à la fin de l’année, qui explique ce raffermissement des prix. 

Pour l’expert, la fourchette d’équilibre des prix se situe entre 85 et 90 dollars le baril, ce qui est un niveau bénéfique à la fois pour les producteurs et les consommateurs, expliquant qu’une baisse des cours ne permet pas le financement des investissements nécessaires pour la production, ce qui par conséquent risque de déboucher sur une flambée.

Fahd Bendjamaa a indiqué que l’Arabie Saoudite poursuivra ses investissements pour porter sa production à 13 millions de barils/jour d’ici à 2027.

Hausse des prix du pétrole : l’Algérie doit faire attention à l’inflation importée

Les prévisions des experts s’accordent presque toutes sur le maintien de la tendance haussière sur le court terme et même en 2024.

La banque UBS s’attend à des prix compris entre 90 et 100 dollars les prochains mois, tandis que Bank of America prévoit que les cours dépasseront le seuil de 100 dollars avant la fin de l’année en cours.

Si la politique de l’Opep+ est maintenue, les cours atteindront plus de 107 dollars le baril avant la fin 2024, prévoit pour sa part Goldman Sachs. Seul Saxo Bank écarte la possibilité pour les prix de se maintenir aux alentours de 90 dollars le baril.

Pour l’Algérie, qui dépend toujours fortement des exportations de gaz et de pétrole malgré une augmentation sensible des exportations hors hydrocarbures ces deux dernières années, cette hausse des prix du pétrole est assurément une bonne nouvelle.

En 2022, l’Algérie a presque doublé ses recettes d’hydrocarbures par rapport à 2021 (60 contre 34,5 milliards de dollars), grâce à une moyenne des cours de pétrole se situant à 101 dollars le baril. Les réserves de change de l’Algérie ont poursuivi leur courbe croissante pour atteindre 85 milliards de dollars en août dernier.

Néanmoins, il sera difficile à ce raffermissement des cours de ne pas entraîner la hausse de nombreux produits industriels et agricoles que l’Algérie importe encore en grandes quantités.

Et le risque pour l’Algérie est d’importer de nouveau cette inflation. C’est ce qui s’est passé pendant la flambée qui a suivi le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le taux d’inflation en Algérie s’est situé en 2022 à plus de 9%, même s’il reste loin de ceux enregistrés dans d’autres pays, et ce grâce à la politique de soutien massif des prix des produits de large consommation comme les céréales, le lait, le sucre, l’huile de table, les légumes secs…

Le pays a lui aussi baissé sa production à deux reprises en 2023, de 48 000 barils en avril et de 20 000 barils en août.

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