Dans la matinée du lundi 26 septembre, une jeune femme, Anane Ryma, se dirige vers l’arrêt de bus de son village. Comme tous les matins, elle quitte son domicile familial à 6 h 00, pour prendre le fourgon de transport de voyageurs qui relie Aït Farés à Tizi-Ouzou.

Fraîchement diplômée de l’école d’ingénieurs Polytech Nantes, la jeune femme de 28 ans enseigne la langue française aux élèves de l’école privée Assalas dans la ville des genêts.

Tout annonce un début de journée normal. Mais tout à coup, un homme surgit et l’asperge d’essence, avant de lui mettre le feu avec son briquet. Le corps de la jeune femme s’embrase rapidement.

Son dos et son cou en flammes, Ryma s’empresse d’aller chercher de l’aide lorsqu’il la lâche enfin. Arrivée chez elle, elle s’effondre, et bredouille quelques mots. « Il a brûlé mon avenir !« .

Ses proches la transfèrent au CHU de Tizi-Ouzou. Entre temps, les services de sécurité, alertés, passent le village et ses alentours au peigne fin, à la recherche de l’agresseur.

Dans la soirée de ce jour maudit, le coupable, rongé par les remords ou par la peur, finit par se rendre lui-même aux forces de l’ordre. De là, la justice prendra son cours.

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Une tentative d’homicide volontaire 

Rendu virale par les pages activistes sur les réseaux sociaux et repris par les médias, le récit, même flou, de l’histoire de Ryma a ému des milliers d’internautes.

D’après nos sources, cet homme, son voisin, a voulu épouser la jeune femme il y a de cela deux ans. Orgueilleux, il n’a pu accepter le refus qui a suivi sa demande et s’est juré de tuer Ryma si elle venait à se marier avec un autre.

À l’époque, la famille de la victime avait pris ses menaces à la légère et n’avait pas réagi. Mais alors que Ryma préparait son mariage avec un jeune homme habitant aux États-Unis, le bourreau est passé à l’acte…

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Ryma est dans un état stable

En soins intensifs depuis le jour de son agression, le transfert de Ryma dans un hôpital spécialisé à l’étranger devenait une nécessité pour la sauver. L’état de la jeune femme devenait chaque jour instable et une véritable course contre la montre a été lancée pour la sauver.

« Le pronostic vital de la patiente était engagé« , nous explique le docteur Houcine Malika, directrice de ABM International, le centre qui a pris Ryma en charge en Algérie et a assuré son transfert en Espagne.

« On a demandé une admission dans un hôpital en France mais celui-ci a demandé le paiement total de la facture pour délivrer le visa« , poursuit-elle, expliquant qu’ils n’avaient pas les moyens de payer les 300 000 euros nécessaires à sa prise en charge.

Finalement, Ryma a été transférée ce vendredi vers 13 h 00 à l’hôpital La Paz à Madrid, qui lui a accordé le visa « en une heure seulement » et « n’a pas exigé le règlement total de la facture de soins« , soit 100 000 euros, ajoute notre source.

Selon le médecin qui s’occupe de Ryma, l’étendue des brûlures est moins que ce qu’on lui avait diagnostiqué à Tizi-Ouzou. La jeune femme serait brûlée à seulement 60 %, soit 10 % de moins par rapport au diagnostic établi au CHU de Tizi Ouzou.

Autre bonne nouvelle, une partie de ses brûlures ne nécessiteront pas d’intervention chirurgicale et se rétabliront d’elles-mêmes. Son dos et son cou, par contre, sont les parties les plus touchées.

« L’agresseur l’ayant attaquée par derrière, son visage a heureusement été épargné« , précise Mme Houcine.

La jeune femme, actuellement sous antibiotiques, devrait subir ses premières interventions chirurgicales à partir de ce lundi, à commencer par retirer les tissus nécrosés pour éliminer tout risque d’infection. Ensuite, elle aura des interventions plus lourdes, dont des greffes de peau au niveau du dos.

Grâce à la cagnotte qui a été lancée par ses proches et la prise en charge d’ABM International, Ryma, accompagnée par son frère, pourra avoir une prise en charge adéquate et une autre chance à la vie. Pour l’heure, elle est dans un état stable…