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Libye : nouvelles frappes égyptiennes, affrontements à Tripoli

Libye : nouvelles frappes égyptiennes, affrontements à Tripoli

L’aviation égyptienne a mené une nouvelle fois, ce lundi 29 mai, une série de raids aériens contre une milice terroriste en Libye, rapporte Al Arabiya citant des sources locales.

L’Égypte passe à l’attaque 

Il s’agit de la troisième offensive de l’aviation militaire égyptienne en quatre jours, depuis l’attaque terroriste de vendredi dernier contre un bus transportant des coptes dans la province de Minya, au sud du Caire. Cette attaque, revendiquée par Daech, a fait au moins 26 morts et plusieurs blessés.

Depuis, les autorités égyptiennes ont trouvé un coupable : le Madjliss Al Chourah des moudjahidine de Derna (le Conseil consultatif des combattants de Derna), une milice proche d’Al Qaida, qui contrôle des territoires de cette ville du Nord-est libyen.

Dans son expédition punitive, l’Égypte peut compter sur son allié libyen le plus fidèle, en l’occurrence le puissant maréchal Haftar et son Armée nationale libyenne, qui participe à ses raids aériens.

Les frappes égyptiennes ont aggravé les divisions en Libye. Samedi, le Gouvernement d’union nationale (GNA) a exprimé « sa condamnation » de ce qu’il a qualifié d’« une violation de la souveraineté » libyenne après les premiers raids égyptiens contre Derna. « Quelles que soient les justifications, nous refusons tout acte qui viole notre souveraineté », a dénoncé un communiqué du GNA cité par Al Quds Al Arabi.

Un GNA affaibli

Cette condamnation n’a pas fait reculer l’Égypte qui a poursuivi ses bombardements, ce qui illustre la faiblesse de la position du GNA en dépit du large soutien international dont il bénéficie.

Depuis sa prise du pouvoir en 2016, le gouvernement d’unité libyenne, présidé par Fayez Al Serraj, n’a pas pu asseoir son autorité sur l’ensemble du pays. Même si certaines puissantes milices, comme celle de Misrata, lui ont prêté allégeance, la répulsion manifestée par le parlement libyen (dit de Tobrouk, une ville de l’Est du pays) à l’égard de ce gouvernement, et l’hostilité de Haftar ont fortement limité l’action, mais aussi le pouvoir du GNA. Et pour ne rien arranger, un troisième gouvernement, baptisé du salut national, a pris ses quartiers à Tripoli.

Malgré les tentatives diplomatiques de plusieurs pays, dont l’Algérie, de converger les points de vue, notamment entre le GNA et le Parlement de Tobrouk, aucune sortie de crise n’a été trouvée. La rencontre organisée début mai entre Haftar et Al Serraj, sous l’égide des Emirats arabe unis, a donné quelques lueurs d’espoir sur un éventuel règlement de la crise libyenne.

Tensions militaires

Mais, les tensions militaires entre les deux camps dans le sud du pays, notamment après le carnage perpétré le 20 mai par une milice de Misrata proche du GNA contre une base militaire de Haftar, ont douché ces espoirs.

Le gouvernement d’Al Serraj, qui a tenté de se dédouaner de cette attaque en la condamnant, s’est fait attirer les foudres des milices de Misrata, plus grand soutien armé du GNA. Ces dernières ont tout simplement retiré leur allégeance au GNA au profit du gouvernement du salut national, selon Al Quds Al Arabi.

Le troisième gouvernement libyen a tenté de profiter de la nouvelle donne. Hier dimanche, les forces pro-GNA ont annoncé avoir repoussé une vaste offensive menée par les milices du gouvernement du salut, composées des milices de Tarhounah et de Misrata, sur certaines zones de la capitale Tripoli comme l’aéroport, d’après Al Arabiya. Une offensive qui a fait jusque-là 52 morts dans les rangs des troupes gouvernementales.

Dans ce contexte, les ministres des Affaires étrangères de  l’Algérie, de l’Égypte et de la Tunisie devront se réunir à Alger les 5 et 6  juin prochains pour faire une « évaluation de la situation en Libye à la lumière des récents développements sur le double plan politique et sécuritaire », a indiqué le porte-parole du MAE.

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