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Logement : le gouvernement brise un tabou

Logement : le gouvernement brise un tabou

« Si nous maintenons le même rythme en matière de réalisation des logements, même le budget des États-Unis ne nous suffira pas ». Ces propos ont été tenus, samedi 29 avril, par Abdelmalek Sellal. Le Premier ministre a avoué à partir de Médéa que le secteur de l’habitat fait face à une réelle crise.

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Sciemment ou inconsciemment, Sellal vient de briser un tabou. Il douche du même coup les espoirs de dizaines de milliers de souscripteurs aux différentes formules de logement public. En évoquant « le budget des États–Unis », le Premier ministre utilise une formule certes exagérée. Mais l’objectif a été atteint : la crise est là et le logement ne peut pas échapper à la politique d’austérité qui touche tous les secteurs.

C’est la première fois que le gouvernement reconnaît officiellement son incapacité à poursuivre sa politique de logement. Considéré comme un facteur de paix social, le logement n’a jamais figuré dans les plans d’austérité du gouvernement. Le secteur a jusque-là résisté à toutes les politiques d’austérité. Malgré la baisse des recettes pétrolières, l’État a multiplié les formules et les opérations de relogement ces dernières années.

La franchise de Sellal tranche avec son discours habituel. Jusqu’à un passé très récent, le même Sellal disait et répétait aux Algériens que le logement ne sera pas touché par la crise. Que les projets ne seront pas affectés par la chute du prix du baril.

Sans préavis, le Premier ministre change de position et met les Algériens devant une réalité bien amère. Sellal propose comme solution d’impliquer les promoteurs privés dans la politique de logement, sans détailler son plan. Mais là encore faut-il trouver les promoteurs privés capable de prendre en charge la demande assez forte.

Car au-delà de la crise, cette situation est aussi le résultat des errements stratégiques du gouvernement dans le secteur du logement. L’État a décidé de prendre seul en charge la quasi-totalité des projets de logement, à travers plusieurs formules comme AADL, LPP et LSP, en plus évidement des logements sociaux. Il a exclu les promoteurs privés pour des raisons obscures.

Résultat : la promotion privée est aujourd’hui très affaiblie. La relancer demande des moyens humains et financiers, du temps et surtout une vision. Or le gouvernement avance des solutions floues et conjoncturelles. Comme c’est d’ailleurs le cas dans presque tous les secteurs, avec les résultats qu’on sait.

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