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Maroc : le « Hirak » du Rif face au durcissement de la répression

Maroc : le « Hirak » du Rif face au durcissement de la répression

Capture d'écran / Youtube

Presque huit mois après le début de la contestation, le « Hirak » du Rif ne faiblit pas. En dépit de la vaste vague d’arrestations menée par les autorités marocaines contre les figures de la protestation, à leur tête Nasser Zefzafi, les manifestations, voire même des heurts, ne s’estompent pas et le mouvement ne s’essouffle pas.

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Une manifestation réprimée le jour de l’Aid

Dernière manifestation en date : un grand rassemblement en soutien aux détenus du « Hirak », le jour de l’Aid el-Fitr (célébré le 26 juin au Maroc) dans la ville d’Al Hoceima, a été sévèrement réprimé.

Pour empêcher la manifestation, les autorités marocaines ont totalement quadrillé la capitale de cette région du nord du Maroc de façon à empêcher les protestataires de se rallier. Un véritable « couvre-feu non déclaré », selon le Desk.

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« Dès les premières lueurs du matin, et en prévention de l’annonce d’un rassemblement devant se tenir dans le centre d’Al Hoceima, un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé dans le chef-lieu du Rif », relate Le Desk.

D’après le même média, des éléments de la gendarmerie royale de guerre, un groupe de la gendarmerie généralement stationné dans le Sahara occidental occupé, ont été postés sur les routes desservant la ville. Outre la gendarmerie, la police marocaine s’est déployée en force, notamment sur les toits des maisons dans les quartiers les plus contestataires comme Sidi El Abed, Barrio Roman ou Hay Marmoucha.

Mais malgré ce quadrillage très serré, de nombreux manifestants ont réussi à former « des colonnes compactes » non loin de la grande place d’Al Hoceima. S’ensuivent alors des heurts avec la police causant des blessures et provoquant des interpellations. Selon Le Monde citant des témoignages, il s’agit de la plus violente manifestation depuis le début du « Hirak ». 

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Pour l’heure, aucun décompte officiel n’a été donné hormis un communiqué des autorités locales d’Al Hoceima faisant état de 39 policiers blessés, rapporte Telquel.

Une vidéo de la répression devient virale

Selon Telquel, une vidéo montrant la dispersion musclée d’une manifestation à Al Hoceima est devenue symbole de la répression policière. Avec plus de 400.000 vues et plus de 9.000 partages sur Facebook, la vidéo montre, durant quelques secondes, l’assaut des forces de l’ordre qui ont dispersé les manifestants qui tentaient de se regrouper à Al Hoceima, écrit le journal.

« Cris d’effroi, image d’un jeune homme à terre matraqué par un agent des forces d’intervention, ou encore la scène d’un policier assénant un coup de pied à une manifestante. Une vidéo de la dispersion d’une manifestation le jour de l’Aïd el-Fitr choque l’opinion publique à mesure qu’elle devient virale », précise Telquel.

Contestation, colère royale et migration

Autant d’indications qui témoignent de l’enlisement de ce conflit entre les habitants de cette région berbère et le Makhzen, d’après le même média. Une situation inquiétante qui a poussé le roi Mohamed VI à priver plusieurs de ses ministres de leur congé annuel lors d’une réunion tenue dimanche 25 juin à Casablanca.

Plusieurs ministres, dont ceux de l’Intérieur, des Affaires islamiques, de l’Économie et des Finances et même de l’Agriculture, pourtant un ami proche du monarque, sont privés de vacances durant cette saison estivale.

Une réunion suivie d’un communiqué du palais royal qui a fait état de la « déception » et du « mécontentement » du souverain alaouite en raison du non-avancement des projets de développement dans la région du Rif.

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