La normalisation du monde arabe avec Israël bat de l’aile. Après le flop libyen, l’Arabie Saoudite fait à son tour machine arrière.
Lorsque des intentions de normalisation avec Israël ont commencé à être prêtées à l’Arabie Saoudite, les analystes avaient mis en garde que la politique que mène le gouvernement de Benyamin Netanyahou pourrait tordre le cou au processus. C’est ce qui vient, semble-t-il, de se passer.
Selon le site Internet arabophone basé à Londres, Elaph.com, l’Arabie Saoudite a décidé de mettre fin aux discussions qu’elle menait avec les États-Unis sur une éventuelle normalisation de ses relations avec Israël.
Sous l’égide de l’ancien président Donald Trump, les États-Unis ont obtenu, en 2020, la reconnaissance d’Israël par quatre pays arabes, les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc, dans le cadre des accords dits d’Abraham.
À son retour au pouvoir en novembre 2021, Netanyahou avait indiqué que sa priorité était de parvenir à un accord similaire avec l’Arabie Saoudite. Cela permettrait de régler définitivement la question palestinienne, avait-il soutenu.
Tout au long de l’année 2022, la presse internationale a fait état de pourparlers entre les deux États, toujours sous l’égide de Washington. Mais en revenant au pouvoir, le Premier ministre Benyamin Netanyahou avait constitué un cabinet qualifié de « plus à droite » de l’histoire d’Israël. Le gouvernement israélien a intensifié la colonisation en Cisjordanie occupée et a multiplié les agressions contre les Palestiniens, notamment dans les camps de Jénine.
Normalisation avec Israël : après le fiasco libyen, le flop saoudien
Selon un responsable du cabinet de Netanyahou, cité par Elaph, c’est cette politique d’Israël qui a amené les Saoudiens à signifier aux Américains la fin des discussions en vue d’une normalisation avec Israël.
Le responsable a précisé que les Saoudiens ont estimé que le refus de concéder le moindre geste envers les Palestiniens et l’acceptation par Netanyahou des exigences des ministres extrémistes de son gouvernement, signifient qu’il n’y a aucune possibilité de rapprochement avec les Palestiniens, et par conséquent avec l’Arabie Saoudite.
Citant des sources américaines informées, le journal londonien rapporte que, contrairement aux accords d’Abraham où tout a été décidé par Israël, les Saoudiens ont cette fois introduit « intelligemment » les Palestiniens dans le processus afin de leur permettre de participer à l’élaboration de l’accord et de tracer les frontières de leur futur État sans interférence de l’étranger.
Selon le responsable du cabinet de Netanyahou, celui-ci et son gouvernement sont pris de court par la décision de l’Arabie Saoudite, étant jusque-là convaincus que le royaume allait accepter la normalisation sans la lier à la question palestinienne.
Comme pendant l’épisode des contacts avec la Libye, Netanyahou serait « en colère » après la divulgation au Wall Street Journal, par un ancien ambassadeur d’Israël à Washington, d’informations sur des rencontres directes entre Riyad et le Premier ministre d’Israël.
Fin août dernier, la divulgation par le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen d’une rencontre à Rome avec son homologue libyenne, Najla Al Mangoush, a provoqué le limogeage de celle-ci par le gouvernement d’union nationale de Tripoli.
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