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Notes au BEM 2023 : des échos peu rassurants de la correction

Notes au BEM 2023 : des échos peu rassurants de la correction

Alors que les résultats du BEM 2023 devraient être connus la semaine prochaine, les échos parvenant de l’opération de la correction des copies font état de notes « catastrophiques » dans les matières scientifiques et en langue française.

Si les candidats au BEM se sont plus ou moins bien débrouillés dans les matières littéraires comme l’arabe et l’éducation islamique, les notes en mathématiques et en sciences naturelles ne sont pas très bonnes, à en croire le journal gouvernemental Al Massa qui cite les résultats de la première correction qui s’est déroulée vendredi et samedi derniers.

Les faibles notes en mathématiques et en sciences naturelles, voire même en physique, ont poussé l’inspection générale du ministère de l’Éducation nationale à adopter une réponse type pour ces matières qui sera prise en considération lors de la deuxième correction.

Al Massa évoque la possibilité de recourir à une troisième correction entre lundi et mercredi dans le cas où il y aurait des écarts de plus de trois points entre les deux premières corrections.

BEM 2023 en Algérie : de bonnes notes dans les matières littéraires

Interrogé par TSA ce lundi, Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, évoque des résultats « qui varient d’un centre à un autre ».

Concernant, les informations faisant état de faibles notes en mathématiques, Messaoud Boudiba, a rappelé que les candidats au BEM s’étaient plaints du sujet de cette matière qu’ils ont jugé « difficile ».

Pour sa part, Boualem Amoura, secrétaire général du Satef, affirme que les notes sont « catastrophiques » en mathématiques et en langue française.

« Les élèves sont forts dans les matières de mémorisation. Cette année, il y a eu un petit changement dans la confection du sujet de mathématiques, mais comme les candidats sont habitués à tout mémoriser, et ce n’est pas de leur faute, ils ont dit qu’ils n’ont jamais vu cela en classe », explique-t-il.

Le SG du Satef réitère son appel à une révision générale du système éducatif algérien allant des programmes scolaires jusqu’à une réforme des examens de fin d’année.

« Ça ne peut plus continuer comme ça. Actuellement, même les enseignants sont issus de la même école, celle de la mémorisation. Ces élèves sont mal pris en charge et ils seront de futurs ingénieurs et médecins. Vous imaginez les conséquences sur tous les secteurs », dénonce Boualem Amoura qui met en garde contre « une crise de compétences » en Algérie.

Ahmed Tessa, pédagogue, dresse un tableau noir sur la situation de l’école algérienne. « Cela dure depuis vingt ans maintenant. Ce sont les dégâts de la réforme de 2002, de l’absence de formation des enseignants qu’on envoie directement en classe, des choix de la méthode d’enseignement, des contenus des programmes et manuels scolaires dès le primaire déjà », énumère-t-il.

École algérienne : « Tout est à revoir », selon Ahmed Tessa

Pour Ahmed Tessa, les élèves algériens arrivent au CEM déjà faibles de l’école primaire. « Dans le primaire, c’est un massacre sur le plan des contenus, que ce soit dans le programme et dans les manuels ainsi que sur la méthode d’évaluation », détaille-t-il.

Le pédagogue estime qu’il est urgent de revoir « la stratégie pédagogique » et « la formation des enseignants » en attendant de « faire une refondation totale du système » éducatif algérien.

« Il n’y a que la mémorisation. À croire que c’est voulu. À force de favoriser la mémorisation, on obtient des élèves qui ne réfléchissent pas, qui n’analysent pas et qui n’ont pas d’esprit critique ni de créativité alors que nos enfants sont intelligents. L’école algérienne étouffe l’intelligence des enfants », ajoute Ahmed Tessa.

Pour ce qui est de la formation des enseignants, Ahmed Tessa fustige le mode opératoire actuel qui consiste à recruter des enseignants de l’ENS (École normale supérieure) sans qu’ils ne passent par une formation pratique d’au moins une année.

« Il faudrait que l’ENS soit rattachée à l’éducation nationale. Il faut confier la formation académique au ministère de l’Enseignement supérieur et la pédagogie pratique au ministère de l’Éducation. C’est la seule solution », a-t-il conclu.

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