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Passer à une nouvelle étape

Passer à une nouvelle étape

Des millions d’Algériens ont manifesté pacifiquement ce vendredi 19 avril à travers tout le pays. Comme lors des précédentes marches populaires qui ont mobilisé toutes les composantes de la société, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir.

Avec cette fois une nouveauté : parmi les slogans, de nombreux appels à mettre fin à la fausse transition actuelle menée par des hommes qui ont été imposés par l’ancien président Bouteflika pour perpétuer le système.

La journée de mobilisation de ce vendredi avait valeur de test après trois événements marquants cette semaine : la démission de Tayeb Belaiz de la présidence du Conseil constitutionnel, le discours du général Gaid Salah qui laissait la porte ouverte à toutes les solutions et l’annonce d’une conférence de dialogue qui aura lieu lundi 22 avril sous l’égide du président par intérim Abdelkader Bensalah.

La rue a apporté une réponse globale à ces trois événements : le pouvoir doit cesser de manœuvrer et entamer rapidement une véritable transition démocratique.

Pour les Algériens, cette démission, ce discours, toujours ambigu, du chef d’état-major et la nouvelle initiative du président par intérim sont autant de manœuvres destinées à gagner du temps et à tenter d’affaiblir le mouvement populaire pour imposer la solution du pouvoir.

Ces annonces s’inscrivent, en effet, dans la continuité des recettes expérimentées par le pouvoir depuis le début du mouvement populaire : faire de fausses promesses, sacrifier un élément du système et tenter une manœuvre pour diviser le mouvement populaire. A chaque fois, la recette n’a pas fonctionné mais cela n’a jamais empêché le pouvoir de recommencer avec la même maladresse qui s’apparente à du mépris pour le peuple.

Ce vendredi, les Algériens ont rappelé aux tenants du pouvoir que les hommes du système qui a mené le pays à l’impasse ne peuvent pas et ne doivent gérer la transition démocratique. C’est une question de confiance mais aussi de bon sens. Abdelkader Bensalah et Noureddine Bedoui n’ont pas de projet viable pour l’Algérie. Ils n’ont ni l’ambition ni le savoir-faire nécessaire d’imaginer l’Algérie de demain. Il est donc inutile de perdre plus de temps avec eux. C’est le sens à donner aux messages scandés lors de la nouvelle mobilisation exceptionnelle de ce vendredi.

Après deux mois de manifestations pacifiques sans interruption, le pays a désormais besoin de passer à une nouvelle étape, disent encore les manifestants. Ceux qui détiennent les clés de la solution doivent sans tarder engager le pays sur la voie de la réforme démocratique. Ce message des manifestants s’adresse particulièrement à l’armée. Elle doit sortir de l’ambiguïté et clarifier sa position : perpétuer le système au nom du respect de la Constitution – un prétexte auquel personne ne croit – ou sauver l’Algérie. Le choix n’est pas difficile à faire.

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