Économie

Pétrole : 8 pays dont l’Algérie ouvrent les vannes, vers une chute des prix

Déjà confronté à une conjoncture mondiale précaire avec la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, les cours du pétrole risquent d’être davantage impactés par un relèvement des niveaux de production décidé par plusieurs pays de l’Opep+.

Cette dernière intensifie l’augmentation de la production entamée en avril dernier après plusieurs années de réductions successives. 

Descendu début avril sous le seuil des 60 dollars pour la première fois depuis 2021, le prix du baril se maintient au-dessus de cette barre depuis quelques semaines. Le baril de Brent, référence pour le pétrole algérien, est coté ce samedi 3 mai à un peu plus de 61 dollars.

Huit membres de l’Opep+ ont annoncé ce samedi une réintroduction de quantités supplémentaires sur le marché. 

Selon un communiqué cité par l’AFP, la Russie et l’Arabie Saoudite, et six autres pays dont l’Algérie, ont décidé d’injecter en juin 411.000 barils/jour supplémentaires, comme en mai. 

La quantité annoncée pour juin est supérieure à celle initialement prévue, soit 137 000 barils/jour. 

Le premier relèvement de la production de l’offre en mai avait sensiblement impacté les prix, avec les taxes de Donald Trump et sa guerre commerciale promise à la Chine. 

 

Une “bombe” sur le marché pétrolier ? 

 

La décision annoncée ce samedi est qualifiée par un analyste de Rystad Energy, Jorge Leon, cité par l’AFP, de “bombe sur le marché pétrolier”. Pour lui, l’Opep+ “change de stratégie et cherche à regagner des parts de marché après des années de coupes”.

La politique de réduction de la production pour maintenir les prix élevés a été adoptée en 2016 par les pays de l’Opep+, menés par les gros producteurs que sont l’Arabie Saoudite et la Russie. La stratégie était de miser sur la raréfaction de l’offre pour doper les prix en gardant en réserve des millions de barils. 

Pendant toutes ces années, les pays qui ont consenti les plus fortes réductions sont l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman. 

Le 9 avril dernier, les prix du baril avaient atteint 58,47 dollars, leur plus bas niveau depuis 2021 et les restrictions liées à la crise sanitaire du Covid-19.

Les cours du baril sont déterminants pour les recettes de l’Algérie, dont les exportations sont essentiellement constituées de pétrole et de gaz.

En 2022, l’Algérie avait engrangé 60 milliards de dollars de ses exportations d’hydrocarbures,  avec un prix moyen du baril à 104 dollars. Ce prix moyen s’est situé en 2023 à 84 dollars et les recettes de l’Algérie ont aussi baissé à 50 milliards de dollars. 

Les plus lus