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Pétrole : les cours en baisse, doutes sur les stratégies de l’Opep et de la Russie

Pétrole : les cours en baisse, doutes sur les stratégies de l’Opep et de la Russie

Après une légère augmentation lundi, les prix du pétrole ont chuté de nouveau mardi avec la persistance des doutes du marché sur la capacité de l’Opep et d’autres producteurs, dont la Russie, de réduire les stocks mondiaux de pétrole.

Le Brent a chuté de près de 10% depuis la fin 2016, indique Reuters, malgré l’application à 95% de l’accord entre les membres du cartel et la Russie de réduire la production de pétrole de 1.8 millions de bpj au cours du premier semestre de 2017.

À 17h00, le Brent (référence pour le pétrole algérien) avait chuté à 51,67 USD, après avoir atteint en séance 51,92 USD.
Pour réduire les niveaux de pétrole, les membres de l’Opep devront « renouveler et peut-être approfondir l’accord s’ils veulent maintenir les prix au-dessus de 50 dollars le baril« , estime JPMorgan, selon Reuters.

Après une rencontre à Doha avec son homologue qatari, le ministre russe de l’énergie, Alexander Novak, a indiqué mardi que la Russie attendait de voir davantage d’analyses du marché du pétrole avant de prendre sa décision de suivre ou non l’extension cet accord.

« Pour finalement définir les actions à prendre, nous devons étudier la situation actuelle et les différents scénarios« , a-t-il expliqué. « Nous avons parlé de ces questions aujourd’hui et nous croyons que d’ici une rencontre ministérielle en mai, nous serons prêts à formuler nos propositions ».

Lundi, la Russie a prévenu que sa production de pétrole pourrait atteindre son taux le plus élevé en 30 ans si les producteurs ne s’accordent pas pour étendre la réduction au-delà du 30 juin. Les exportations russes de pétrole ont déjà atteint un niveau record de 5 millions de bpj en avril, soit 17% de plus qu’en décembre, évalue Reuters.

Le pays vient de prendre la place de l’Arabie saoudite en devenant le fournisseur numéro 1 du plus grand consommateur d’énergie au monde, la Chine. La Russie « va certainement se focaliser sur le marché chinois désormais, et il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils concèdent des parts de marché. Il sera difficile pour la Russie d’étendre l’accord sur le deuxième semestre, la production augmentant habituellement au cours du deuxième semestre », analyse Virendra Chauhan d’Energy Aspects, cité par Bloomberg.

L’Irak, deuxième producteur de l’Opep et peu enclin à continuer de réduire sa production, vient d’annoncer le lancement de la phase finale des travaux d’extension du champ de pétrole de Halfaya, en vue de doubler sa capacité de production à 400 000 bpj en 2018. L’Irak a pour objectif de faire passer sa capacité de production de 4,7 à 5 millions de bpj d’ici la fin de l’année, indique Reuters.

Pour Bjarne Schieldrop de la banque nordique SEB, l’horizon n’est pas tout à fait sombre : « Si on regarde les six dernières semaines, en incluant les États-Unis, l’Europe, Singapour et les stocks flottants, (les inventaires) ont baissé en moyenne de 8 millions de barils par semaine« , fait-il remarquer, expliquant que si ce rythme continue, cela équivaudra à une réduction de 250 à 300 millions de barils d’ici la fin 2017. De plus, la hausse saisonnière de la demande pourrait avoir lieu, rappelle-t-il.

Les ministres de l’Énergie d’Azerbaïdjan et d’Arabie saoudite ont prévu de se rencontrer mercredi pour discuter de l’extension de l’accord. L’Azerbaïdjan sera favorable à cette extension si le consensus est atteint, rapporte l’agence.

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