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« Piège », « manœuvre machiavélique » : l’opposition vent debout contre l’annonce de Gaid Salah

« Piège », « manœuvre machiavélique » : l’opposition vent debout contre l’annonce de Gaid Salah

Le recours à l’article 102 de la Constitution préconisé par le chef d’état-major de l’Armée, Ahmed Gaid Salah, est un piège, a estimé ce mardi 26 mars, Djamel Zenati, ancien responsable du FFS.

« L’option « article 102 » est loin de constituer la solution ni même un début de solution. Elle vise à emprisonner l’idéal populaire dans une procédure dont l’unique objet est de permettre au système de se régénérer. Il s’agit bel et bien d’un piège. Il consiste à sacrifier Bouteflika pour sauver tout le reste », écrit Djamel Zenati sur son compte Facebook.

« Le peuple n’est plus dans l’épisode Bouteflika. L’article 102 de la constitution est en deçà, voire même plus, en opposition à l’ambition du mouvement populaire», observe-il.

Djamel Zenati trouve « suspect » cet attachement « tardif » de Gaid Salah à la Constitution. « Le chef d’état-major semble se soucier du respect de la constitution. Dans ce cas, pourquoi ne s’est-il pas opposé à la candidature de Bouteflika ? Elle était pourtant doublement non conforme à la Constitution. Pourquoi n’a-t-il pas réagi à l’annulation de l’élection présidentielle ? Elle était pourtant non conforme à la Constitution. Pourquoi a-t-il accepté la prolongation du mandat en cours du président ? Elle était pourtant non conforme à la constitution », s’interroge-t-il.

« Cet attachement tardif au respect de la constitution est pour le moins suspect », écrit-il. Contrairement à Gaid Salah qui a parlé d’une « solution qui garantit la satisfaction des revendications légitimes du peuple », Djamel Zenati rappelle que les algériens réclament le départ du régime. « Il (Gaid Salah, ndlr) devrait savoir que le peuple exige le départ du système et pas seulement le départ du président. La transition est un double processus qui consiste à mettre en place les fondements du nouveau système et déconstruire l’ancien. Ce n’est pas placer un pion à la place d’un autre », écrit-il.

Sofiane Djillali : « Maintien des institutions actuelles »

Dans une vidéo postée sur le site du parti, Sofiane Djilali a également critiqué l’annonce de Gaid Salah. « On est rentré dans une nouvelle situation dans la crise que nous vivons. Les revendications du peuple sont : non au cinquième, pour le changement du système et pour une Algérie libre et démocratique. Le cinquième mandat et désormais tombé ainsi que le gouvernement Ouyahia. Et la base du pouvoir est entrée en crise. Mettre à l’écart le président est un autre pas, mais ce n’est pas la fin du parcours. Les Algériens ont commencé à gagner car ils sont unis et ont manifesté et ont fait pression sur le pouvoir et en définitive ont commencé à cueillir les fruits », affirme-t-il.

« Aujourd’hui, c’est une autre étape mais, il y a des dangers. L’application de l’article 102 signifie le maintien des institutions actuelles sous le parrainage desquelles auront lieu les élections. Ni l’opposition, ni le peuple n’accepteront cette opération. Il faut mettre fin au régime et le départ de tous ceux qui ont géré et se sont rendus complice de ce régime pour aller à une période de transition avec des figures crédibles, une courte période de six mois à une année, durant laquelle on doit revoir un certain nombre de lois et mettre en place des instruments pour organiser un scrutin que personne ne contestera. On avance pas à pas et les algériens gagnent progressivement. Nous ne devons pas abandonner, on doit maintenir la pression et le vendredi sera un autre rendez-vous pour une victoire en perspective ».

Abdelwahab Fersaoui (RAJ) : « Une manœuvre machiavélique »

Le président de l’association RAJ qualifie de « manœuvre machiavélique » la demande de Gaid Salah en faveur de l’application de l’article « 102 ». « L’application de l’article 102 est une manœuvre machiavélique de la part de ce pouvoir qui cherche à se maintenir à tout prix au détriment de la volonté du peuple qui rejette ce système », écrit-il sur son compte Facebook. «La crise est politique et la solution ne peut être que politique ; le retour à la Constitution actuelle vise à étouffer le mouvement et à reproduire le système en place », dit-il.

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